Intervention Palestine :
Le paragraphe consacré à la Palestine reste beaucoup trop sommaire au vu de la situation.
Si le SNES se doit de condamner avec la plus grande fermeté les actes de terreur et le massacre de civils israélien.nes le 7 octobre, il se doit aussi de rappeler le contexte : 75 ans de colonisation accompagnée de
violences et d’ humiliations quotidiennes.
Et il se doit également de dénoncer vigoureusement la riposte d’Israël et de son gouvernement d’extrême-droite.
Celle-ci se traduit à Gaza par des bombardements ciblant aveuglément militaires comme civils, les crimes de guerre étant excusés au nom du «droit à la riposte ». Romain a déjà dans son intervention, évoqué le bilan
provisoire terrible qui fait de l’année 2023 l’année la plus meurtrière pour les Palestiniens hors phase de conflit ouvert.
On ne peut pas non plus passer sous silence, que dans les territoires occupées de Cisjordanie, des violences et des assassinats sont commis quotidiennement par les colons qui revendiquent leur projet de Grand Israël.
L’ONU évoque ainsi un « grave risque génocidaire » qui se déroule sous nos yeux et que nous devons dénoncer comme tel.
En France, c’est aussi au nom de ce « droit à la riposte » que les oppositions ont été muselées, voire criminalisées : de nombreuses préfectures en Hexagone et en Outre-Mer ont ainsi interdit toute manifestation de soutien au peuple de Palestine, comme celle du 12 oct à Saint -Pierre de la Réunion, au motif qu’ « une manifestation en
soutien au peuple palestinien, constitue, en elle-même, une atteinte à la dignité humaine et un trouble à l’ordre public »!
Face à l’accablant bilan de la guerre en cours, nous devons faire pression sur le gouvernement, afin qu’il cesse toute ambigüité et que la France prenne clairement position en faveur d’un cessez-le-feu définitif et articuler nos mobilisations à la lutte contre tous les racismes et l’antisémitisme.
Le SNES, conformément à ses mandats de congrès ( thème 3) continuera à tout faire pour l’avènement d’une paix juste et durable. Il doit se mettre à la hauteur des enjeux et accepter des synthèses unitaires raisonnables, lorsque l’arc de transformation sociale avec lequel nous travaillons au quotidien s’y implique. Le dogmatisme sur des
solutions qui ne nous appartiennent pas et un contexte profondément modifié ( il suffit pour cela de regarder l’évolution des cartes de la région) ne peuvent être le prétexte à un repli solitaire.
Le SNES doit donc pleinement s’impliquer dans le collectif national et être signataire des appels unitaires afin de faciliter la mobilisation de ses adhérents.
Françoise Lepoan, CAN