Annoncer un plan d’action, vers une grève longue, pour gagner

Nicolas Mousset (Toulouse)

Sophie a limpidement présenté la situation et les enjeux du point de bascule dans lequel se trouve l’éducation nationale. Nous ne trierons pas les élèves, et nous ne laisserons personne trier nos élèves. Pour cela, nous sommes obligés de gagner le retrait du choc des savoirs et d’y opposer un  choc des moyens. Nous avons donc la responsabilité de formuler et de populariser un calendrier de lutte explicite, avec un accélération du rythme de la grève. Nous n’avons rien de pire à perdre qu’une défaite sans avoir tout tenté.

Appeler à une journée de grève isolée, pour lancer une dynamique, mesurer l’écho dans les établissements, relancer les discussions sur les suites, cela nous l’avons déjà fait avec la journée de grève du 1er février. 

Nous proposons donc un plan d’action, à la fois ambitieux et crédible, articulé autour du mot d’ordre “non au choc des savoirs, oui au choc des moyens” :

Élaborons, dans tous les départements, des plans d’urgences précis qui chiffrent le créations de postes nécessaires dans toutes les professions, en suivant l’exemple du 93 ou du 31.

Appelons à trois jours de grève d’affilée la semaine prochaine, en mettant en perspective une montée en puissance, jusqu’à une manifestation nationale. Appelons à discuter des modalités de reconduction de la grève dans les établissements et les AG, en construisant ces dernières avec les collègues. 

Si ces trois jours de grève sont réussis, que la reconduction s’organise, on continue jusqu’à la victoire.

Si la grève ne prend pas suffisamment sur ces trois jours de grève, nous n’aurons pas perdu, nous aurons démontré notre détermination syndicale, et nous pourrons nous appuyer sur cela pour poser un ultimatum au gouvernement : “sans retraits, et sans moyens, pas de rentrée en 2024 !”. Dès lors, nous devrons lancer une campagne de trois mois, d’agitation, d’initiatives diverses, une campagne pour convaincre nos collègues de mettre de l’argent de côté, jusqu’à septembre, et de préparer quotidiennement une grève à partir du 1er septembre jusqu’au retrait du choc des savoirs et le déblocage des moyens demandés.

Un tel plan d’action, pour prendre au sérieux notre slogan : “Nous ne trierons pas les élèves”.