Intervention de Sandrine Monier
« Nous avons peut-être commis des erreurs » déclarait le premier ministre dans un entretien accordé le 15 janvier à Var Matin, en ajoutant que le « protocole pour la rentrée de janvier restait cohérent avec celui d’avant ». Et de rappeler le feu vert du Haut conseil de santé publique.
A aucun moment ses propos n’ont été étayés des données sanitaires du ministère de l’Éducation nationale, pourtant diffusées la veille : 331 775 cas positifs recensés chez les élèves, 25 571 cas positifs chez les personnels, soit une augmentation respective de 600 et 354% en l’espace d’une semaine. Près d’une contamination sur 5 dans tout le pays s’est produite en milieu scolaire.
Alors oui, « nous avons peut-être commis des erreurs » mais surtout celle de laisser circuler librement le virus dans les écoles avec un variant beaucoup plus contagieux. Celle d’alléger le protocole scolaire alors que grimpait le nombre de contaminations. Ou encore celle de renoncer à une stratégie collective de dépistage massif en amont de la survenue des cas pour en faire porter la responsabilité sur les familles chargées des autotests.
La politique sanitaire du gouvernement n’a jamais été de nature à rassurer les familles et les personnels exerçant dans les écoles. Elle fait fi du bon sens et occulte les avis scientifiques ou médicaux qui alertent sur la dégradation de la situation depuis des mois. Pire, elle met sciemment en danger les élèves et les personnels en leur faisant courir des risques pour leur santé.
Il est urgent de renouer avec les campagnes massives de tests salivaires qui permettent de prévenir la survenue et la dissémination du virus en isolant les cas positifs. Or ce n’est pas l’axe choisi par le ministère qui abandonne cet objectif.
Il est aussi urgent d’alerter sur la situation des personnels touchés de plein fouet par la hausse des contaminations. La responsabilité du ministère est aujourd’hui engagée, car l’organisation actuelle du travail ne garantit pas la sécurité et la santé de l’ensemble des agent·es. Il faut pousser la profession à instruire des dossiers de reconnaissance du covid contracté en service en maladie professionnelle, exiger de l’administration qu’elle informe et accompagne largement.
Mais comme la réparation ne suffit pas, le SNUipp-FSU doit lancer une action sur la mise en danger délibérée des personnels et faire le procès de l’incapacité du ministère à assurer leur protection au travail. Il est de notre responsabilité de pointer que Blanquer et Castex ont commis d’autres erreurs…