Le lycée Saint Exupéry de Marseille a été un des premiers établissements en grève reconductible autour du 21 janvier. Au retour des vacances la mobilisation reprend pour l’instant sous d’autres formes.
Lycée Saint-Exupéry à Marseille.
Après un début de grève reconductible arrêté au bout de trois jours faute d’extension malgré nos efforts dans les établissements environnants, et un boycott d’une réunion de préparation de rentrée proposée par l’administration du lycée, nous avions obtenu une demi-journée banalisée pour le lundi de la rentrée.
Donc lundi après-midi réunion des conseils d’enseignement, avec un fort taux de présence, puis réunion prévue avec les coordinateurs + les élus au CA, mais nous sommes venus à plusieurs dizaines. Rapport discipline par discipline, impressionnant : à chaque fois, demandes de restitution d’horaires et/ou de dédoublements supprimés, critique de l’imposture de la consultation précipitée sur des programmes bâclés et incohérents ou idéologiquement orientés, affirmation du refus du conseil pédagogique / appui aux réunions de coordinateurs après consultation des disciplines, affirmation du refus de l’emploi de stagiaires à 18 heures et du refus en conséquence d’en être tuteurs.
L’effet pédagogique était saisissant, y compris pour nous-mêmes : la perception physique du refus massif, à l’exception de la chef de travaux qui a parlé dans un silence glacé pour les profs d’éco-gé qui entrent dans le jeu de gratter qqch sur le dos de ceux de SES…
Sur la base des desiderata exprimés, dont l’administration prenait note quasiment sans commentaire, un camarade a élaboré une répartion alternative d’une dhg sans les 10h30 fourre-tout et abondée comme il se doit.
Mercredi matin, deux ipr venus théoriquement parler de la réforme, une partie de ceux qui ne travaillent pas sont venus, en fait ça a tourné à “nous sommes venus écouter vos interrogations et éventuellement répondre quand nous le pouvons”. Même ambiance de contestation de la forme, du fond, du calendrier et j’en passe (pour l’anecdote, un collègue historien du sgen a été un des plus virulents). Tonalité très défensive des inspectrices, et quand elles faisaient des suggestions c’est la proviseure adjointe et les cpe qui n’en pouvaient mais, entrapercevant les usines à gaz qu’on leur proposait (regroupements, barrettes et emplois du temps à géométrie variable), sans parler de l’aimable plaisanterie des merveilleux TICE — grâce à cette réunion, nous aurons sinon une alliée de plus, du moins une adversaire de moins dans l’administration locale, la venue des ipr aura au moins servi à cela.
Bref, on a repris du poil de la bête. Reste la question des formes de mobilisation à venir? Dans les environs, ça enrage aussi dans les collèges au vu des DHG.
Ce jeudi, réunion des profs de cinéma-audiovisuel de l’académie à propos de l’organisation du bac : même insurrection contre la réforme et des ipr qui n’avaient pas du tout envie de la défendre. C’est carrément la survie de ces enseignements qui est en jeu, et personne n’est dupe. Divergences : utiliser en nombre la “consultation” sur les programmes pour faire remonter ça en plus des autres formes de mobilisation ou pas ?