Licencier… ce gouvernement

  • édito de l’équipe responsable – avril 2024 –


Après les dernières annonces de Bruno Lemaire sur le budget de l’État (10 milliards d’euros en moins pour 2024 et 20 milliards pour 2025), une nouvelle cure d’austérité pour les services et les fonctionnaires est en vue. Et c’est maintenant Guérini qui continue de s’attaquer à la fonction publique et ses agent·es. L’urgence du moment serait de faciliter le licenciement de fonctionnaires pour ne pas dire de les virer pour réaliser un plan social à la fonction publique ! C’est vrai que l’on ne manque pas de personnels dans les hôpitaux, dans les collectivités, à l’École et ailleurs… ! C’est d’ailleurs cette semaine que l’État, attaqué en justice par des parents d’élèves dénonçant le non remplacement et les heures de cours perdues, a été condamné. Serait-ce une tentative de retour de la promesse de 2017 du Président Macron de supprimer 120 000 postes de fonctionnaires ? C’est oublier un peu vite que la création en 1946 du statut de fonctionnaire n’a pas été une lubie gauchiste mais visait à assurer la stabilité et l’indépendance des agent·es de l’État par rapport aux groupes de pression ou aux intérêts privés. Avec le risque de plus en plus grand d’accession au pouvoir de l’extrême-droite en 2027, cette sécurité, ce garde-fou ont toute leur importance. L’existence des catégories A, B et C est aussi interrogée et la part du mérite dans la rémunération des agent·es augmenterait. 

Mérite, pourtant déjà bien présent dans une bonne partie des rémunérations, ce qui ne rend pas la qualité du service rendu bien meilleur. Au contraire il attise la concurrence et les tensions entre personnels, entre équipes et établissements. L’intersyndicale nationale est et doit rester unie contre ces mesures. 

Méritocratie et nivellement par le bas qui se retrouvent dans toutes leurs politiques. À l’école avec la mesure phare du choc des savoirs les groupes de niveaux au collège dès la rentrée prochaine en 6e et 5e. Ici ou là les résistances naissent, se construisent et se développent. En plus des parents d’élèves et des personnels des collèges mobilisé·es, les enseignant·es de cycle 3 et de CM2 à qui il est demandé de trier leurs élèves pour constituer les groupes de niveaux en mathématiques et en français les rejoignent. Maintenant il faut que tous nos collègues prennent la mesure de ce que l’ensemble du choc ces savoirs et l’incurie des moyens aura comme effets délétères sur l’école et leur professionnalité. Nous devons organiser avec elles et eux, les résistances et la lutte à tous les niveaux. Des motions de conseil de maitres·ses, d’écoles et de conseil école-collège contre les groupes de niveaux, relais des pétitions contre le choc des savoirs et les évaluations nationales en passant par la tenue de réunions publiques et les opérations collèges ou écoles désert·es, petit à petit sur le terrain on s’organise.

Alors toutes et tous ensemble, pour le Service public, pour l’École publique, traçons des perspectives ambitieuses  pour ses personnels et ses élèves : organisons-nous pour construire la grève et la généraliser, seul rapport de force à même d’inverser la tendance ! Construisons avec les parents un mouvement puissant pour obtenir le choc des moyens. 

Car ce n’est pas le licenciement des fonctionnaires qu’il faut favoriser mais c’est Guérini et de toute sa clique qu’il faut débarquer !

Toutes et tous dans la rue et dans les manifestations du 1er mai partout en France et dans le monde pour cette journée internationale de lutte pour les droits des travailleurs et travailleuses !