Le rapport d’Oxfam paru ce 25 janvier vient nous rappeler que la crise économique aggravée par la pandémie a enrichi encore une toute petite poignée de milliardaires, en particulier en France, pendant que le reste de l’humanité s’est appauvri, et surtout les plus pauvres au départ, dont la plupart sont des femmes !
La question de la vaccination est centrale pour l’humanité : il y a urgence à prendre toute notre place pour exiger que ces vaccins soient considérés comme des biens communs et que les brevets soient rendus publics, pour démultiplier les capacités de production.
En France, le gouvernement utilise toutes les ficelles de la comm’ pour masquer ses errements dans la gestion de la crise sanitaire. Mais nous n’oublions pas :
• l’insuffisance des moyens consacrés à la prévention de la deuxième et de la troisième vague épidémique,
• la gestion de la crise au coup par coup en sacrifiant des pans entiers de la population (la culture, la jeunesse…),
• le fiasco de la campagne de vaccination ! Les doses, commandées en nombre insuffisant, ne sont même pas là !
Par ailleurs, le budget adopté en décembre au Parlement continue de mettre les services publics à la diète sévère en 2021, même le service public hospitalier, pourtant au bord de l’asphyxie en période de crise sanitaire.
Le contexte social et économique s’aggrave pourtant de jour en jour dans le pays : augmentation du nombre de chômeurs, d’allocataires du RSA, de personnes demandant des aides alimentaires, de sans-abri.
Mais la priorité de ce gouvernement n’est pas la santé de la population, ni le maintien d’une cohésion sociale déjà fragile : sa priorité est clairement le maintien des profits du système boursier. Il continue donc dans ce but ses réformes anti-sociales et anti-écologiques :
• il maintient les volets suivants de la réforme de l’assurance chômage, visant à faire baisser les indemnités versées;
• il réaffirme sa volonté d’une réforme du système de retraites, clairement conçue comme moyen de faire baisser les pensions, selon les propos même de Bruno Le Maire ;
• il lance le projet Hercule de dépeçage final d’EDF en 3 entités dans une logique strictement financière, à rebours de l’intérêt général ;
• il traduit de manière purement cosmétique les propositions de la CCC dans un projet de loi sur le climat, dont les mesures sont très loin d’être à la hauteur des urgences climatiques ;
Et pour mater les contestations sociales qui ne peuvent que se développer dans un tel contexte, il se dote d’outils de répression supplémentaire et de stigmatisation de boucs émissaires, en particulier au travers de la loi Sécurité Globale et celle confortant le respect des principes républicains.
Il nous faut le dénoncer clairement et fortement, et donc le combattre, en lien avec nos partenaires de la transformation sociale !
Les fronts de lutte sont donc nombreux pour notre syndicalisme, en cette période compliquée de surcroît par la diminution des rapports sociaux qu’entraîne la crise sanitaire. Ces luttes existent cependant encore : la multiplication de grèves sectorielles importantes, comme celle du 26 dans l’éduc, et la persistance de mobilisations contre la loi sécurité globale montrent une disponibilité des salariés et des citoyens. Notre responsabilité syndicale est de proposer des perspectives, pour porter des alternatives. Mais les combats syndicaux ne peuvent se mener que dans un cadre démocratique, sous peine de se retrouver interdits. C’est bien pourquoi il nous faut continuer simultanément nos luttes sur les questions liées au métier, celles pour les droits et libertés, et celles pour la transition/bifurcation écologique du modèle économique et social, car tous ces éléments sont étroitement liés. Il nous appartient de le mettre en évidence aux yeux de nos collègues.
Et pour cela, nous avons besoin d’une fédération forte, qui aide toutes ses composantes à se développer, et dans laquelle le respect mutuel est donc une nécessité, quelle que soient les différences de taille ou d’orientation entre les composantes. Aussi est-il important d’entendre ce que dit le syndicat EPA et de ne pas laisser perdurer le conflit évoqué, tout comme il est important de pouvoir mener des débats réellement fédéraux sur la question sensible, en cette période, de la police, sur laquelle la fédération peut être amenée à s’exprimer.
La force de la FSU, c’est de savoir trouver des équilibres, d’avoir un fonctionnement démocratique dans lequel aucune composante ne passe en force. Nous avons la synthèse pour ça et nous devons nous l’appliquer.