Antoine Vigot (CAN )
J’interviens sur la Palestine, où comme en Ukraine, le droit international est notre boussole. Il rappelle inlassablement les droit à l’autodétermination, à l’existence et la résistance du peuple palestinien face à l’occupation.
La guerre en cours au Proche-Orient est une nouvelle étape d’un conflit colonial. De nombreuses ONG dénoncent clairement un régime de discriminations systémiques, d’apartheid en Israël et dans les territoires occupés. Il faut le reconnaître et l’écrire.
Dans ce conflit, politique et non religieux, il y a un oppresseur et un opprimé, et aucun pseudo-équilibre n’existe dans la réalité.
Les crimes commis contre les civils le 7 octobre, justement dénoncés, ne peuvent justifier l’agression israélienne actuelle à Gaza et en Cisjordanie, que nous pouvons mieux qualifier que par le pléonasme de « massacres massifs et injustifiables ».
Plus de 35 000 morts, plus d’enfants tués en 4 mois à Gaza que dans 4 dernières années dans le monde, 2 millions de personnes affamées sciemment, la destruction des écoles, des universités et jusqu’à celle des cimetières : il faut dire clairement les choses. Nous sommes en présence de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité .
Avec la FSU, la CGT, Solidaires, au sein du collectif national pour une paix juste et durable, dans lequel le SNES doit pleinement s‘impliquer, le mot d’ordre est clair : Stop génocide, cessez le feu immédiat et permanent.
Nous actons comme une avancée la reprise de la demande de sanctions et le soutien à la campagne Stop arming Israel. J’attire cependant l’attention du congrès sur un point : si le texte demande la libération des otages, il faut impérativement demander également la libération des milliers de prisonniers palestiniens. Au risque d’avoir une revendication partiale prêtant le flanc à la critique d’être alignée uniquement sur une revendication du gouvernement israélien.
Le poète Mahmud Darwich disait « Les Palestiniens souffrent d’une maladie incurable, l’espoir » ». Soyons à la hauteur de celui-ci, par nos engagements et nos mobilisations, dans le collectif national, dans les collectifs locaux. En refusant la passivité et l’indifférence, en nommant les choses, c’est notre humanité commune que nous sauvons. Nul ne pourra dire qu’il ne savait pas.