Intervention de Geoffrey SERTIER (CAN, Nancy-Metz)
L’École Émancipée tient à intervenir sur un point sémantique de la motion Droits et Libertés, en particulier sur le paragraphe intitulé Afrique francophone.
Cette formulation, qui est reprise dans le paragraphe en question, nous semble inopportune car trop proche par association d’idée de la notion de Françafrique, à l’opposé des valeurs qui sont les nôtres. Nous avons bien entendu que les rédacteurs ne partageaient pas notre point de vue et lui opposaient un ressenti différent sur cette association d’idée. Aussi n’allons-nous pas tenter aujourd’hui de travailler sur les raisons de ces différences de ressenti.
Mais au-delà, le terme reste ici factuellement erroné par rapport au paragraphe dont il est le titre. En effet, si la plupart des pays mentionnés ici sont bien francophones, ce n’est pas le cas de tous. Ainsi la Mauritanie n’a de francophone que son statut de membre de l’Organisation Internationale de la Francophonie : le français ni est ni langue officielle, ni langue nationale. Et même l’OIF, au vu du faible nombre de locuteurs francophones dans le pays, y classe le français comme « langues étrangères ».
Les droits et les libertés sont deux valeurs essentielles et primordiales, qui sont au cœur de nos actions militantes. Ces valeurs rencontrent trop de barrières et d’obstacles à travers le monde pour que nous mêmes, militants syndicaux, mettions des limites à leur défense. Puisqu’il a été rappelé que le but principal de ce paragraphe était de réaffirmer nos oppositions légitimes au soutien qu’apporte le gouvernement français à des gouvernements corrompus et illégitimes en Afrique, il ne nous faut pas limiter notre position aux états francophones du continent.
L’École Émancipée demande donc le retrait du terme francophone dans ce passage de la motion DL.