Intervention de Jean-Philippe Gadier
La grève du 13 janvier modifie le climat social de ce début d’année. A trois mois du premier tour de l’élection présidentielle, le niveau atteint par la mobilisation, le discrédit de JM Blanquer vis-à-vis de la profession et d’une large partie de l’opinion publique ont amené Castex à rencontrer les organisations syndicales. La réception le soir même des OS par Castex , Veran et Blanquer (oui, il était quand même là…) est en soit inédite et les concessions du premier ministre sont à mettre à l’actif de la mobilisation. Sans les détailler ici, elles apparaissent comme des marqueurs du rapport de force mais aussi comme insuffisantes au regard des difficultés du service public de l’éducation nationale, difficultés imputables aux choix politiques de fond de ce ministère et à sa gestion de la crise sanitaire.
Cette grève historique, annoncée juste après les vacances de fin d’année et préparée en très peu de jours a surpris, y compris sur la question des suites à donner à la mobilisation. Finalement, la FSU, la CGT Solidaires et FO appellent à une nouvelle journée d’action relai ou rebond demain le 20 janvier.
Nous sommes déjà à une semaine de la journée de mobilisation et de grève interprofessionnelle du 27 janvier. Avec l’apparition de l’inflation qui d’après les économistes n’est pas qu’une poussée ponctuelle liée à la reprise économique mais qui est installée, la question salariale a toute son actualité. Mais dans notre champ, il s’agit bien de faire en sorte que la dynamique du 13 s’empare de cette journée et l’investisse sur ses revendications propres (celles du 13 étoffées depuis) en y ajoutant bien évidemment les salaires.
Il y a un travail à faire pour lier la réussite d’un plan pluri annuel de recrutement apte à répondre aux besoins et à améliorer les conditions de travail à une véritable revalorisation salariale.
Ce 27 janvier sera aussi une date marquée par la poursuite de la mobilisation des AESH dans la continuité de la grève réussie du 19 octobre et porter leurs revendications pour gagner un statut, l’augmentation des salaires et l’abandon des PIAL. Mais il s’agit aussi bien de faire en sorte que la dynamique du 13 s’empare de cette journée et l’investisse sur ses revendications propres (celles du 13 étoffée depuis) en y ajoutant bien évidemment les salaires.
Nous avons donc à donner des perspectives et à être offensives et offensifs. Nous devons avancer sur les chiffrages des besoins et les confronter à ce qui a été déjà obtenu, établir des revendications précises issues de la plate-forme du 13 janvier, ou tirées de notre plan d’urgence pour l’école. Ces revendications pourraient servir de base à un ultimatum posé à ce gouvernement. Un ultimatum permettant de maintenir la pression et de franchir l’obstacle des vacances d’hiver laissant ainsi 4 semaines pour des réponses avant une nouvelle journée de grève dans toute l’éduc, la plus unitaire possible en mars.
A nous de donner des perspectives, de poursuivre notre mobilisation majoritaire.
A moins de 3 mois du premier tour de l’élection présidentielle, la combativité des salarié·es, dans le privé comme dans le public, est à un niveau remarquable. Le gouvernement le constate et le redoute. Sachons en profiter.