Le texte action qui a été débattu tout à l’heure analyse avec raison la diffusion des idées d’ED dans la société et la politique française. le paragraphe du texte DL nous semble assez court même si une part de celui sur les politiques anti-migrants porte également sur cette question.
Pourtant, le poids grandissant des thématiques de l’extrême droite, voire des groupes ouvertement fascisants est un enjeu majeur de la période actuelle. Cela contribue à la montée des tensions, des racismes et plus globalement des discriminations subies par les minorités visibles et invisibles. Cette poussée est internationale, elle est une conséquence et un facteur de la crise protéiforme des sociétés capitalistes mondialisées. Un an après l’arrivée des néo-fascistes au pouvoir en Italie, l’extrême droite a rejoint une partie des exécutifs locaux en Espagne et elle a gagné les élections aux Pays Bas portée le plus souvent par un discours anti-migrants et islamophobes. Ce discours conserve également, avec des nuances selon les pays, des contenus racistes, anti LBGTI, sexistes. Cette poussée est donc globale et elle infuse dans les politiques gouvernementales mais également dans la montée des violences policières. Ce n’est pas un hasard si en France, le droit à manifester est de plus en plus ouvertement menacé alors que de plus en plus régulièrement l’extrême droite parade dans les rues. Ce mouvement décomplexe les groupes les plus violents avec des projets clairs de « ratonnade » comme à Roman sur Isère ou des marches non autorisées comme encore à Lyon hier. Des menaces contre des centres de migrants, contre des élus, des groupes anti-fascistes ou des associations de solidarité aux migrants. Des tags racistes et antisémites fleurissent dans plusieurs villes. Là encore, cette montée est internationale comme l’ont prouvé les émeutes racistes à Dublin la semaine dernière. En France, la réaction policière et politique est souvent faible comparée à celle opposée au mouvement social ou écologiste. Le 12 novembre, l’extrême droite a été conviée aux marches institutionnelles contre l’antisémitisme.
A cela s’ajoute enfin l’arrivée au pouvoir de Javier Milei en Argentine, moins d’un an après la défaite de Bolsonaro au Brésil et alors que Trump continue a espérer un retour au pouvoir. Dans les 3 cas, ces populistes portent un discours de haine, sexiste, homophobe, xénophobe, climatosceptique et destructeur des solidarités voire des bases de la démocratie. Face à ce contexte donc, le texte DL doit être renforcé. Il pourrait en autre intégrer des références aux communiqués de presse comme celui de la FSU hier ou aux appels à défendre les droits et les libertés avant que le bruit des bottes ne les étouffe.
Olivier Thiébaut, CAN