La guerre fait rage

EDITO

  • Edito de la Revue n°104 (novembre-décembre 2023) – Par Pierre Ripart ■

Une page du conflit israélo-palestinien aura été tournée le 7 octobre depuis l’attaque du Hamas qui a semé terreur et effroi. Le monde ouvre les yeux sur le Proche-Orient et doit aussi prendre la mesure d’une colonisation brutale qui dure depuis 75 ans et du non-respect du droit international. Les massacres et enlèvements commis par la branche armée du Hamas ne peuvent justifier les crimes de guerre du gouvernement d’extrême droite de Netanyahu. Gaza est assiégée, les bombes pleuvent, des centaines de milliers de civil·es ont fui leur maison, quand iels n’ont pas été tué·es. Les médicaments, l’électricité et l’eau manquent. Gaza est devenue « un cimetière pour les enfants », comme le rappelle le secrétaire général de l’ONU avec plus de 4000 mort·es en un mois. D’autres états et populations s’alarment aussi aux quatre coins du monde. En France, malgré les interdictions, les appels se multiplient. Ils sont indispensables mais encore insuffisants. A contrario, l’inaction de la diplomatie européenne et française à dénoncer les massacres en cours est insupportable. Les tergiversations du président Macron sur la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat et l’absence d’expression sur l’application des résolutions de l’ONU de 1967 dont la solution à deux états. Iels devront aussi rendre des comptes. Par ailleurs, la situation au Proche-Orient exacerbe l’antisémitisme et les autres formes de racisme, ce que nous combattons de toutes nos forces.

Les riches se gavent et la planète se consume


Ce n’est pas une nouveauté: le capitalisme engendre crises sociales et écologiques. Jamais autant de richesses n’auront circulé et pourtant jamais les inégalités n’auront été aussi fortes. La moitié de l’humanité est pauvre et vit avec 6,85 $ par jour. Crise sociale donc mais crise écologique aussi qui n’est plus à prouver. Le mois d’octobre 2023 a battu un nouveau record, celui du mois le plus chaud depuis… 125000 ans! Un ouragan a dévasté Acapulco et en France tempêtes, crues, inondations et sécheresses rythment désespérément les vies et les JT. La seule bonne nouvelle de la période vient du Conseil d’État qui annule la dissolution des Soulèvements de la Terre.
Les prochaines mobilisations en marge de la COP28 accentueront le rapport de force pour inverser la tendance, pour lutter contre le dérèglement climatique par des mesures d’urgence, de haut niveau et en rupture avec l’ordre économique établi.
Face à ces injustices et aux colères qu’elles suscitent, le syndicalisme de transformation sociale porte une parole d’espoir et une boussole, celle de la lutte contre toutes les inégalités sociales et écologiques. Celle qui permettra de tourner la page actuelle et d’ouvrir celle d’un nouveau livre et d’un monde émancipé.