Pour transformer la société, il faut transformer l’école, et ça, Macron le sait !
Dans l’Education, les réformes visent deux objectifs complémentaires :
– affaiblir le service public d’éducation au profit du privé,
– préparer les jeunes à un monde où règne la concurrence de chacun et chacune contre toutes et tous.
Ces réformes sont élaborées en articulations les unes aux autres pour avancer sur ces objectifs.
Au cœur de la réforme des lycées et du bac s’agencent divers dispositifs qui développent la mise en concurrence des élèves, des personnels, des établissements, dépossèdent les personnels de leur professionnalité et dénaturent leurs missions.
Le contrôle continu, les épreuves en cours d’année, les E3C y jouent un rôle particulier modifiant en profondeur le rapport des élèves aux apprentissages et à l’évaluation, mais aussi le rapport des professeur.es à leur métier :
– le temps n’est plus laissé aux enseignant.es pour construire les apprentissages,
– l’évaluation a pour but de classer en vue de l’orientation post-bac et non d’aider les élèves à avancer dans l’appropriation des connaissances et savoir-faire,
– la fréquence des évaluations au cours du cycle terminal incite au bachotage dès la seconde, ce qui est accentué par la multiplication du nombre de classes par enseignant.e et la lourdeur des programmes au regard des moyens horaires alloués pour les appliquer,
– le contrôle sur les pratiques des professeur.es est plus fort, la liberté pédagogique est réduite.
Enfin, le contrôle continu, les épreuves en cours d’année, les E3C constituent le levier essentiel de la mise en concurrence des établissements entre eux et du creusement des inégalités d’accès à l’enseignement supérieur entre les bacheliers/ères selon leur origine géographique et sociale.
Pour toutes ces raisons, et parce que loin du modèle libéral du gouvernement, nous défendons une école égalitaire et émancipatrice, nous revendiquons le retour à des épreuves nationales et terminales en lieu et place du contrôle continu et des épreuves en cours d’année.
Par ailleurs, à l’Ecole Emancipée, nous pensons que la fédération doit avancer sa réflexion sur le lycée ; un lycée en phase avec ses mandats :
– éducabilité de tout.es jusqu’à 18 ans,
– lutte contre l’orientation subie et précoce,
– lutte contre la reproduction sociale.
Pour se doter d’un projet réellement alternatif à celui du gouvernement, nous pensons que la FSU ne doit pas figer le cadre de sa réflexion à celui de voies diversifiées.
Soyons audacieux pour proposer un lycée qui apporte la culture, les savoirs et l’esprit critique nécessaires à toutes et tous les jeunes !
Agnès Akielewiez