Intervention de Marina Masselin (Limoges) sur l’EMC, les parcours et les « éducations à »

L’EMC pose problème en ce que ses contenus sont déconnectés des disciplines et qu’ils correspondent à une volonté normative du comportement des élèves. Nous refusons de développer pour nos élèves une culture du volontariat et de l’altruisme, comme le propose le texte et nous ne voulons pas transformer un enseignement du « savoir agir » en une transmission de « devoir agir ».
Les éducations à et les parcours sont aussi extrêmement problématiques.
Rappelons qu’ils sont liés au socle, que le SNES récuse : le troisième domaine cible « la formation de la personne et du citoyen » en prévoyant la transmission de « valeurs fondamentales », dans les EPI notamment- tout se tient-. Ils sont un élément de plus du discours qui dit que les savoirs scolaires ne suffiraient pas à préparer les jeunes aux exigences de la vie sociale.
Mais au-delà encore de la dévalorisation des disciplines, ces « éducations à » et l’EMC sont particulièrement dangereuses en ce qu’elles correspondent à un souci des responsables politiques que l’école adapte ses publics à l’ordre social et en inculque le respect. Et on voit bien, alors, que ce qu’on nous présente comme des nouveautés ne sont que la résurgence, dans un contexte de peur du chaos, d’état d’urgence, de la volonté d’une école qui se refermerait sur une éducation au respect de l’ordre établi.
Nous refusons cette dérive, et nous pensons que c’est sans doute aussi, par le développement des pratiques démocratiques en classe et dans les établissements scolaire qu’ on peut amener nos élèves à devenir des citoyen-ne-s, conscients-e-s, autonomes, émancipé-e-s.