La situation politique a été assez bien dépeinte dans l’introduction, elle est difficile, mais sortir de l’ornière passe par notre capacité à prendre notre part dans la définition des alternatives.
Cette fin d’année est bien particulière :
Un mouvement social inédit avec des difficultés à nous y inscrire par sa nature et ses temporalités, une lutte larvée contre la réforme du lycée qui prend un peu d’ampleur avec la grève du bac.
Un ministre dont l’image est fortement détériorée (une des victoires du mouvement contre sa loi) mais qui continue les effets de communication avec les derniers exemples en date : les mensonges sur la grève du bac, les élèves « au frais » et le plus bel avatar : le report du DNB, comme si les élèves qui s’entassent toute l’année à 35 dans des classes non-ventilées ou pire, dans des préfabriqués, ne lui était pas indifférents (et on aurait pu le souligner dans notre communiqué)…
Ce ministre est le digne représentant de notre gouvernement d’extrême-centre, qui se voulant le meilleur rempart contre l’extrême-droite se fait un point d’honneur à pratiquer sa politique (xénophobe, répressive, nationaliste – le lancement du SNU est un bon exemple de galvanisation nationaliste de la jeunesse).
C’est dire si la gravité de la situation nous place dans certaines difficultés devant les tâches à accomplir : malgré les fortes mobilisations contre la loi FP, contre la loi Blanquer, le niveau du rapport de force n’a pas été emmené assez haut. Une grève inédite des examens, qu’il faut mener jusqu’au bout parviendra peut-être à arracher encore quelques reculs, pour y parvenir il nous faut continuer à outiller tous les collègues et soutenir tous les collectifs qui se lancent dans des actions comme la rétention de notes. Mais nous ne sommes pas encore parvenu à organiser un mouvement d’ampleur contre l’ensemble de la politique éducative de ce gouvernement. Cette politique éducative possède une cohérence d’ensemble qui appelle une réponse d’ensemble, (à ce sujet la réforme de la FDM possède une cohérence elle aussi, si elle ne se voit pas au premier abord, nous invitons toutes et tous à lire notre dossier sur ce sujet dans la revue de l’éé de septembre 2018). C’est sans doute ce qu’il nous faudra construire patiemment à la rentrée.
La probable défaite sur le volet FP doit nous interroger sur nos pratiques syndicales, certaines (touchant à la gestion paritaire des emplois et des carrières) auront du mal à perdurer. Aussi nous avons l’occasion de nous rapprocher des militant·es sur le terrain, des collègues en attente de réponses à la fois organisationnelles et professionnelles pour renforcer le syndicalisme de lutte et de transformation sociale.