Nos mandats pour les élèves en situation de handicap reposent sur l’éducabilité de toutes et tous les élèves (quelles que soient leurs difficultés, scolaires, sociales, médicales….), y compris les élèves à besoin éducatifs particuliers, y compris les élèves en situation de handicap. Nous ne sommes pas contre l’inclusion, mais pour une inclusion de qualité, une inclusion disposant de moyens à la hauteur des besoins : nous sommes favorables à une École inclusive à la hauteur de notre ambition.
Et que disent nos mandats pour les personnels ? Qu’une inclusion de qualité implique un abaissement des effectifs, des équipes pluri-professionnelles, des AESH formé·es, reconnu·es dans leurs missions (et non transformé·es en couteaux suisses dont les missions seraient fongibles dans celles des AED ou des personnels du péri-scolaire), des AESH rémunéré·es par un salaire enfin digne, et bien sur des AESH (puisque nécessaires pour appliquer la loi de 2005) bénéficiant d’un statut de fonctionnaire de catégorie B.
Pourtant il est incontestable que l’inclusion des élèves à besoins éducatifs particuliers est toujours plus difficile pour nos collègues. Parce qu’ils ne sont pas assez formés, parce que de trop nombreux élèves ne trouvant pas de place en SEGPA ou en établissements médico-sociaux pour les accueillir sont scolarisés dans nos écoles, nos collèges et nos lycées, ou plutôt y sont mal scolarisés, dans un cadre qui ne répond pas à leurs besoins et qui les met en difficulté. Parce que derrière toute la comm’ du ministère, c’est toujours plus de sigles et d’acronymes mais toujours moins d’euros.
Tout cela est générateur de souffrance pour ces élèves, mais aussi de souffrance au travail pour les collègues : parce que leur charge de travail est accrue, mais aussi parce qu’iels ressentent un sentiment d’impuissance face à ces élèves mal scolarisé·es, parce qu’iels ont le sentiment de ne plus avoir assez de temps à consacrer aux autres élèves… Et les choses ne feront qu’empirer avec le remplacement des PIAL par les PAS. Nous critiquons l’inclusion des élèves ayant une notification de la MDPH, tour de passe-passe : le gouvernement fait mine de nous entendre en s’affranchissant des MDPH pour avoir les mains libre… et réduire les coûts.
FO dit tout cela dans son appel à la grève du 25 janvier. Mais il exprime aussi le rejet de l’inclusion, que nous ne partageons pas.
Il ne serait pas acceptable que des collègues s’imaginent que nous ne rejoignons pas cette mobilisation parce nous ne prenons pas la mesure de la dégradation des conditions de travail des personnels et des conditions d’étude des élèves qui résultent d’une inclusion toujours plus dégradées par des contraintes budgétaires.
Le SNES-FSU, avec la FSU, doit communiquer sur ses mandats. Le SNES-FSU doit expliquer à nos collègues pourquoi il n’appelle pas à la journée de mobilisation du 25 janvier.
Bénédicte Viguier, BN