Faces aux danger , prendre nos responsabilités : ouvrir les possibles

La période oblige. Quand un président décrète « la fin de l’abondance », insultant les 99 % qui paient les crises écologiques et économiques alors qu’il protège les plus riches, oui, la période oblige.

Construire la grève interprofessionnelle du 29 nécessite un engagement total. Particulièrement depuis que notre Ministre annonce une revalorisation qui met de côté une partie des collègues et la totalité des AESH. Particulièrement quand le Président remet sur l’ouvrage la réforme des retraites. Pendant que les dividendes versés au 2ème trimestre 2022 battent des records, les salarié.es voient leur reste à vivre se transformer en reste à survivre à cause de l’inflation. Et quand le Ministre de l’économie ignore ce que sont des « superprofits », il est normal que le camp du travail lui en rappelle la définition et exige leur taxation immédiate.

C’est à notre syndicalisme de transformation sociale, d’incarner cette colère qui gronde. En décembre, au moment du vote, la FSU-SNUipp sera l’organisation qui se sera battue pour les salaires, préoccupation première des collègues.

Ce gouvernement ultralibéral ne cédera pas le 29 au soir. C’est à nous de gagner d’autres orientations politiques, de donner un rythme, des perspectives pour peser sur les questions sociales et environnementales. C’est sur un temps long de mobilisation qu’il faut se projeter en les anticipant, en les construisant, en profitant de la séquence budgétaire pour conforter les services publics, en ouvrant l’espace pour l’expression des classes populaires.


Il faut donc être en capacité de saisir les initiatives existantes. La proposition d’une marche en octobre, initiée et soutenue par des organisations politiques et des associations en fait partie.

Cette forme de marche, le SNUipp et la FSU l’ont souvent portée comme un temps de mobilisations. Le syndicalisme y a toute sa place, en totale indépendance. Car indépendance n’est pas indifférence. Répondre positivement à ce type d’appel n’est pas automatique bien sur : nous nous déterminons bien sur en fonction de nos mandats et de la situation politique. Mais à aucun moment, la présence de forces politiques n’a, dans notre histoire commune, été un frein.

De nombreux appels nous ont réunis avec des partis politiques. Ce fut le cas pendant le CPE par exemple ou récemment sur les questions droits et libertés. En 1994 la manifestation en défense de la laïcité considérée comme acte fondateur de notre fédération regroupait 90 syndicats, associations et partis politiques. Notre ADN, depuis la fondation de la FSU, est bien le renouveau syndical notamment par la participation au mouvement social sans exclusive.

Les urgences sociales et climatiques sont à prendre dans un même élan. Il faut faire vivre des marches respectueuses d’histoires différentes mais dont l’objectif est commun : le partage des richesses n’est pas une option, il faut l’imposer. Et si cette fois si ce n’est pas possible, rien n’empêche de soutenir et de projeter : il est de notre responsabilité de co-construire, avec les forces disponibles, car sans ça, le pire est certain.

Pris·es en étau entre l’extrême-droite et l’extrême-libéralisme, la période oblige.

À nous d’incarner d’autres choix pour d’autres possibles.

Antoine Chauvel