Explication de vote ÉÉ sur le protocole de partenariat avec le SNUIPN

Intervention de Claire Bornais

Je livre ici une explication du vote de la délégation EE au CDFN, issue de nos discussions en réunion de tendance

Ce protocole de partenariat soumis au vote du CDFN est issu d’un  gros travail mené au sein de la direction pluraliste de la  FSU pour arriver à une synthèse constructive. Dans son ensemble,  l’EE salue le résultat de cette synthèse, en mesurant bien les efforts consentis de part et d’autre pour arriver à ce résultat. Il prouve que la culture de la synthèse est un élément essentiel au quotidien dans le fonctionnement de notre fédération. Cela permet de surmonter des divisions qui, sinon,  pourraient s’avérer délétères  pour notre outil syndical commun, en cas de tentatives de passage en force ou de blocage sur un sujet fortement clivant.

En effet, dans le cas présent, la question politique de fond  que soulève à terme ce partenariat est celle de la présence éventuelle d’un syndicat national de la police dans la FSU, en tant que tel. Pour l’EE, ceci  est très différent de la syndicalisation de policières et policiers dans un syndicat de la FSU comportant d’autres catégories d’agents publics, avec lesquels doivent se discuter les expressions sur les sujets de police. Ces sujets sont éminemment sensibles, car la police est, dans l’idéal, un service public dédié à la protection des citoyennes et citoyens, mais c’est aussi un outil de coercition dont abuse régulièrement le pouvoir en place pour  contenir et faire taire tout foyer de contestation de ses politiques. Le mouvement social est de plus en plus confronté aux politiques de “maintien de l’ordre” particulièrement brutales,  aux violences policières et au racisme systémiques qu’il faut à la FSU pouvoir dénoncer en tant que telles. Ces dernières années nous l’ont bien prouvé  et les années à venir ne s’annoncent pas sous de meilleurs auspices à ce jour.

Or les règles implicites de fonctionnement de notre fédération font que les syndicats nationaux sont de fait souverains dans les expressions sur le champ qui les concerne. Ce n’est pas une évidence pour l’EE d’envisager qu’un syndicat national de policières et policiers  puisse trouver harmonieusement sa place un jour dans ce fonctionnement de  la FSU. Nous l’avons fait savoir. 

  Par ailleurs, la question derrière l’entrée éventuelle d’un SN à terme dans la FSU est celle de la sortie d’un syndicat si son activité pose de gros problèmes et là, la FSU n’a rien prévu dans ses statuts pour gérer de tels conflits, ce qui est un problème en soi. 

C’est pourquoi, bien que majoritairement favorables – au sens fédéral du terme -, les votes de la délégation EE sur ce protocole seront divers. Ils reflèteront ainsi les fortes inquiétudes persistantes dans l’EE sur ce sujet tout en validant largement la synthèse trouvée. Nous serons extrêmement vigilantes et vigilants sur l’application de l’ensemble des éléments de ce protocole