Edito de l’ER du 23 mai 2023
Le mouvement contre la loi réformant les retraites entre dans une nouvelle phase avec le vote, à l’Assemblée Nationale, le 8 juin , pour son abrogation. Si l’issue du vote est incertaine, l’intersyndicale nationale en appelant à la grève interprofessionnelle le 6 juin entend peser une fois de plus dans le débat. Les député·es de la majorité sont sous pression car devant rendre compte lors d’audiences locales. À chaque déplacement, le gouvernement subit les foudres et le doux bruit du polytétrafluoroéthylène. Les 100 jours d’apaisement n’existent que dans l’imaginaire macronien.
La réalité est tout autre car l’intersyndicale nationale ne rompt pas. Ce mouvement inédit tant dans son ampleur que dans sa durée a acté le rôle essentiel d’une intersyndicale large, réunie sous un même mot d’ordre voire une même bannière tel Philippe de Villiers boutant le gauchiste hors des murs de la Roche-sur-Yon.
Cette unité a permis à des milliers de travailleur·euses de défiler, de débattre ensemble, de se retrouver sur des piquets de grève et à des blocages. Si la résultat de ce mouvement social n’est pas encore à la hauteur de nos attentes et revendications, il est de notre responsabilité syndicale de veiller à ce que l’unité de plusieurs mois ne finisse pas aux oubliettes et qu’elle reste une réalité de luttes. D’autres sujets devraient la rendre incontournable. La question des salaires en fait partie. Les réponses gouvernementales à la hausse continue de l’inflation ne répondent en rien aux réalités vécues par les salarié·es. L’intersyndicale doit porter l’augmentation du point d’indice des fonctionnaires comme préalable à toute discussion dans les Fonctions Publiques. De même, il ne suffit pas de quémander aux patrons du CAC 40 une hausse salariale pour qu’elle se fasse. C’est par le rapport de force qu’elle se fera. L’intersyndicale doit en faire une priorité et presser le gouvernement à l’imposer dans les secteurs public et privé.
La FSU doit être motrice de cette unité nécessaire sans renier ni ses mandats ni son syndicalisme de transformation sociale. C’est tout l’enjeu de la période à venir car le gouvernement est fragilisé. À nous, unitairement, d’entretenir ce mouvement social afin de construire des alternatives politique, sociale, écologique pour rompre avec le libéralisme.