Edito – De vigilances en alertes : reprendre le chemin de la rue

Édito de l’Équipe Responsable


Les étés se suivent et commencent malheureusement à se ressembler. Les vagues de canicules s’accompagnent d’incendies attisés par des rafales de vent qui ravagent des terres entières et tuent. Ce fut le cas au Canada, à Hawaï ou encore en Grèce où les feux reprennent depuis quelques jours avec l’alternance de pluies diluviennes. La catastrophe écologique continue à jeter sur les routes de l’exode des milliers de réfugié·es climatiques mais aussi économiques, premières victimes d’un capitalisme débridé et mortifère.
En France, le juge des référés au conseil d’État a suspendu la dissolution des Soulèvements de la Terre et renvoyé le conseil des ministres et son instigateur Gérald Darmanin dans les cordes. Et le convoi de l’eau a pu suivre sa route. Mais à côté de cette bonne nouvelle, les poursuites et procès contre les militant·es écologistes continuent après les manifestations de Sainte-Soline. De même, 15 militant·es ont été arrêté·es par l’anti-terrorisme pour s’en être pris à une caméra de surveillance d’un site d’un cimentier bien connu ! Lafarge, groupe condamné pour… soutien actif au terrorisme avec des versements à Daech.
« Avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison ». Et les propos du Directeur Général de la Police National (DGPN) qui défendait un énième policier accusé de violences ont également provoqué une vague d’indignation du côté de celles et ceux qui défendent les libertés publiques et la séparation des pouvoirs. Cette vague s’est arrêtée net devant les portes de Matignon et de l’Élysée qui l’ont maintenu dans ses fonctions.

Reprendre la rue

Samedi 23 septembre sera une prochaine date de mobilisation unitaire. Associations, partis politiques et organisations syndicales dont la FSU reprendront donc le chemin de la rue exigeant une réforme de la police, de la justice sociale dans les quartiers populaires, la fin du racisme et des violences policières et pour défendre les libertés publiques.
Le mois de septembre sera aussi l’occasion de défendre le droit à l’avortement lors de la journée internationale du 28 septembre. Alors que ce droit recule de façon inquiétante dans certains pays, l’effectivité de son accès n’est toujours pas acquise même dans les pays où il est légal.

Nouveau ministre de l’Éducation Nationale, même politique !

La rentrée scolaire arrivant, l’École est à nouveau remise sous le feu des projecteurs médiatiques. Pas pour mettre en avant la nécessité de la démocratiser, de sortir de la précarité beaucoup de personnels ou de rendre attractifs un certain nombre de métiers… Non pour parler de la tenue vestimentaire des filles musulmanes ou supposées telles ! Gabriel Attal ne cache pas ses appels du pied à l’électorat d’extrême droite en agitant le chiffon rouge de l’abaya et participe ainsi au développement des idées racistes et réactionnaires. L’abaya, comme l’expérimentation de l’uniforme, lui permettent ainsi de détourner l’attention des conditions de rentrée qui se dégradent toujours plus. Le nouveau ministre continue d’inscrire sa politique dans celles de ses prédécesseurs en accentuant la réponse autoritaire.
Reprendre le chemin de la rue donc, dès le 23 septembre, le 28 septembre et après jusqu’au 13 octobre, prochaine date de mobilisation pour les salaires, l’égalité et le climat, pour, qu’à l’instar du report des épreuves de spécialité du baccalauréat, la mobilisation des personnels et l’action du syndicalisme de lutte et de transformation sociale continuent de payer !