Les discours des Zemmour et autres Finkielkraut, ou émanant du FN/RN et des courants d’extrême-droite ont forcé à une prise de conscience de la réalité du racisme anti-musulmans. Le succès et l’appel large à la manifestation du 10 novembre contre l’islamophobie en témoigne.
Il est temps de sortir du débat sur le terme d’Islamophobie, débat qui occulte l’existence et la lutte nécéssaire contre ce racisme particulier, trop décomplexé dans de larges milieux.
Ce terme est reconnu et utilisé aussi bien dans les organismes internationaux ( UNESCO…) , la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) qui retient comme définition:«attitude d’hostilité systématique envers les musulmans, les personnes perçues comme telles «
Il ne s’agit pas de sanctuariser l’Islam, ni une quelconque religion; il s’agit de dénoncé un racisme
2/Il faut aussi prendre la mesure que l’anti-racisme tel que nous l’avons connu dans de grandes associations ou au travers de campagnes -type semaine d’action contre le racisme- ne peut pas suffire, voire est dépassé : trop générale, et se situant seulement au plan moral.
Il faut prendre en compte la diversité des racismes, la diversité des populations dont “l’histoire”, le statut légal et le traitement par les pouvoirs publics et dans la population sont différenciées : des Rroms aux Sans-papiers, des populations dotées de la citoyenneté françaises mais ostracisées et discriminées…. on a là autant de situations que l’on ne doit pas “noyer” dans une protestation “anti-raciste” abstraite.
Nommer les racismes : islamophie, rromophobie, négrophobie, antisémitisme… Nommer les choses c’est aussi au plan politique, parler de racisme d’Etat, ou du moins de racisme systémique, de racisme institutionnel de fait…
C’est essentiel pour cerner des responsabilités particulières “d’en haut” et des revendications spécifiques contre des discriminations, pour l’égalité des droits.
Il s’agit de dénoncer le racisme, les discriminations dans les appareils d’Etat – en premier lieu la police et ses comportements ( contrôle au faciès par ex ) ; mais aussi la justice expéditive concernant certaines catégories sociales ; des discours officiels, le traitement des Rroms, des migrant-es, réfugié-es….
Il faut analyser, l’écart entre principes dits républicains et laïques et les réalités concrètes, les discriminations, les humiliations envers des populations immigrées ou présumées telles.
Enfin nous devons apporter notre soutien et participer sans réticence aux mobilisations des jeunes des quartiers populaires, des populations de ces quartiers en but à une violence policière et des discriminations racistes.
Sophie Zafari