Cette CAN s’ouvre dans un contexte international plus que préoccupant : Guerre en Ukraine, au Soudan, massacre de civil·es israélien·nes et prise d’otages le 7 octobre, bombardement sur Gaza ayant pour conséquences des milliers de mort·es, de blessé·es et de déplacé·es. Mais aussi une montée de l’extrême droite sans précédent dans le monde. Derniers exemples en date, les Pays Bas avec la victoire du Parti pour la liberté ou l’Argentine avec l’élection de Javier Milei.
Ces droites radicales se retrouvent sur de nombreux points de leur programme : climato-sceptique, contre l’avortement, contre ce qu’elles appellent la « théorie du genre », contre les LGBTI, les migrant·es, contre les services publics…
Au lendemain de la journée du 25 novembre, rappelons que la montée de ces régimes autoritaires et d’extrême droite partout dans le monde met en danger les libertés, les droits des femmes et engendrent à leur égard de nombreuses violences.
Ces idées d’extrême droite infusent largement dans d’autres partis. Ainsi, en France, député·es et sénateur·rices assument xénophobie et racisme avec le projet de loi immigration. Ce projet déjà fortement répressif et sécuritaire à la base, s’est vu encore alourdi après son passage au sénat notamment avec la suppression de l’AME et l’adoption de quotas… Et cette ED est aussi décomplexée dans la rue comme l’ont montré les événements à Dublin, à Lyon ou à Romans sur Isère.
Face au climat ambiant, nous devons tenter de reprendre la main dans la lutte contre tous les racismes. En étant par exemple, avec la FSU, à l’initiative d’un collectif unitaire pour mobiliser toutes les forces progressistes dans le combat contre l’antisémitisme et tous les racismes. Lutter contre l’instrumentalisation de ces combats par le gouvernement et l’extrême droite est l’une des responsabilités du syndicalisme.
Dans l’éducation, Attal poursuit tranquillement ses attaques contre l’école publique, en imposant toujours plus de tri social comme les groupes de niveau au collège, en détruisant le lycée professionnel, en imposant le SNU au lycée.
Les moyens pour l’école ne sont toujours pas là : toujours plus d’élèves par classe, toujours plus d’injonctions, toujours moins de postes. Le manque d’inscription aux concours est d’ailleurs révélateur de la perte d’attractivité d’un métier qui ne fait plus rêver vu les conditions de travail et les salaires.
Le projet de réforme de la formation initiale marque aussi cette volonté de casse de l’école et de main mise sur les enseignant·es et leurs pratiques. Si le projet reste encore flou, l’orientation est claire : la volonté d’accroître le contrôle sur la formation, sur les formateur·rices et les enseignant·es nouvellement recruté·es.
Face à ces attaques il faut des réponses fortes, des réponses fédérales et intersyndicales.
Pour peser face au ministère, pour lui montrer une fédération forte et offensive il ne faut pas partir en ordre dispersé. La campagne fédérale « nous faisons l’école », qui peut être déclinée au niveau des SN est un point d’appui pour mobiliser la profession et déboucher sur une grève pour un projet d’école alternatif et émancipateur. Il nous faut aussi soutenir fortement la mobilisation des lycées professionnels le 12 décembre.
Pour conclure, parlons perspectives et mobilisations. Comment mobiliser nos collègues en ces temps moroses et attentistes ?
-continuons à marteler que le pacte n’est pas une revalorisation et qu’il vient casser nos statuts.
-Redonnons la parole à nos collègues sur leur métier et leurs pratiques
-Menons des campagnes sur des thèmes porteurs pour les collègues : conditions de travail, salaire, pressions hiérarchiques, réformes…
Afin de construire une mobilisation majoritaire en janvier, cette CAN doit se donner un plan d’action à mettre en place dès début décembre.
Julie Schmitt, BN