Bernard Valin pour la SD 44
Même si elle n’a pas été aussi massive que nous l’aurions souhaitée, la mobilisation interprofessionnelle du 27 janvier dernier a tout de même permis de mettre en avant une question qui touche l’ensemble des travailleurs et des travailleuses des secteurs public et privé, des retraité.es, des demandeurs d’emploi, des jeunes : celle des salaires, des pensions et des minimas sociaux. Cette initiative, portée par la CGT, FO, FSU, Solidaires, par l’intersyndicale des retraité·es ainsi que les organisations lycéennes et étudiantes, montre que la dimension interprofessionnelle est incontournable dans la nécessaire construction du rapport de forces pour s’opposer aux politiques libérales, aux régressions du pouvoir d’achat et obtenir des augmentations de salaires et des pensions des retraité·es .
L’action interprofessionnelle permet de croiser avec nos partenaires syndicaux nos analyses des politiques mises en œuvre dans le champ social et du travail, elle permet de travailler aux moyens de s’opposer aux régressions et elle permet d’aboutir parfois à des mandatements communs. Le cadre interprofessionnel est par conséquent un puissant levier d’action, complémentaire au cadre sectoriel, dont nous ne mésestimons pas l’importance dans le quotidien des salarié·es, mais auquel il donne une cohérence politique d’autant plus fondamentale dans la période. La réussite des journées d’action et de grève dans le travail social le 10 janvier et dans l’Éducation nationale le 13 janvier ont montré l’importance de ces luttes sectorielles.
C’est pourquoi, la section départementale de Loire-Atlantique continue d’affirmer la nécessité et la pertinence du travail dans un cadre interprofessionnel pérenne avec les confédérations, afin que le syndicalisme des « services publics » et en particulier celui de l’Éducation nationale demeure bien inscrit dans des perspectives incluant tous les salarié·es du privé comme du public, les retraité·es, les jeunes, les chômeurs et les chômeuses…. Car la logique libérale à l’œuvre est, elle, globale et pour organiser le rapport de force il est indispensable de ne pas rester en repli sur un secteur ou sur une catégorie de personnels
C’est la dynamique interprofessionnelle qui a permis de mobiliser largement, dans l’unité, avec les associations œuvrant sur les questions qui nous préoccupent lors des actions contre la loi de sécurité globale et contre celle « confortant les principes de la République ». L’actualité nantaise des dernières semaines, où des débordements lors d’une manifestation non–syndicale servent de prétexte au gouvernement pour intenter la dissolution d’un collectif et remettre en cause nos modalités de fonctionnement syndicaux, nous prouve que nos craintes étaient justifiées sur la liberté d’expression. Certes, le cadre interprofessionnel ne va pas toujours de soi car nos revendications respectives peuvent ne pas se recouper totalement, dans la formulation, les priorités…. Mais, le travail régulier commun permet néanmoins de dépasser ces oppositions et de ne pas sombrer dans le repli sur soi et l’atomisation des luttes. Cela oblige à s’ouvrir, se confronter et à travailler à la synthèse… Cette exigence du travail interprofessionnel et intersyndical est un enjeu essentiel que la section de Loire-Atlantique continuera de porter.
Sans connaître l’issue des élections (présidentielles et législatives) à venir, et sauf grande surprise, la question des retraites reviendra sur la table. Comme de décembre 2019 à février 2020, période dans laquelle la FSU a tenu sa place dans l’intersyndicale avec la CGT, FO et Solidaires, il nous faudra reprendre ce combat interprofessionnel avec nos forces et nos mandats pour défendre notre système de retraites par répartition. De même, notre signature de l’accord sur la PSC nous oblige maintenant à nous mobiliser unitairement et dans un cadre interprofessionnel pour atteindre nos objectifs du 100 % Sécu, du re-couplage santé/prévoyance, d’une solidarité intergénérationnelle digne de ce nom. Ces batailles nécessaires doivent passer et passeront par l’action interprofessionnelle.