Débat général – Lutter contre un backlash écologique organisé

Julien Rivoire (École Émancipée)


Une petite musique s’est installée consistant à expliquer que l’opinion publique aurait basculé sur les questions écologiques après les mobilisations massives en 2019.  

Pourtant plusieurs études montrent que l’opinion n’a pas basculé du côté obscur de la force. Il y a même une stabilité quant à la préoccupation environnementale à des niveaux nettement supérieurs à la décennie précédente. Pour l’Ademe il existe également un soutien affirmé aux politiques écologiques, avec plus de 2/3 de soutien dans la population à une 10aine de mesures, soutien qui augmente avec le temps entre 2018 et 2024.

Alors comment expliquer ce paradoxe… 

1/ 1ière raison c’est le travail de sape des médias Bolloré qui jouent à plein pour relayer cette idée d’une opposition majoritaire dans la population. 

2/ La 2nd ce sont les attaques répétées contre les défenseur·ses de l’environnement. Un gouvernement français qui s’attaque aux agences publiques à l’instar de l’OFB, avec des agent·es ciblé·s par la Coordination Rurale et la FNSEA. Des multinationales à l’offensive, profitant du contexte politique. Pour la première fois une procédure bâillon peut réussir et conduire à la fermeture de Green Peace aux USA. 

3/ Surtout le backlash écologique évoqué dans les médias est bien réel si on regarde les politiques menées, et pas uniquement aux Etats-Unis. Le gouvernement français met la question environnementale au second plan quand il ne l’abandonne pas dans le budget. Au sein de l’UE l’extrême droite et les néolibéraux sont à l’offensive pour détricoter les quelques avancées du Green Deal. 

Pourtant il y a toujours urgence. Le rapport publié récemment par Météo France sur les conséquences du réchauffement en France est alarmant. Et l’actualité des guerres impérialistes nous dessinent l’avenir possible pour la planète : pillages des ressources, accaparement des terres et multiplication des zones de conflits. En ce sens la rupture écologique est un enjeu géopolitique majeur, la condition de la sécurité des peuples pour le siècle à venir.  

Par leurs actions, certains responsables politiques entretiennent l’illusion d’un backlash généralisé dans la société. Prenons garde à la prophétie autoréalisatrice : laisser croire à un backlash largement partagé dans la société, c’est risquer d’en créer un. 

La responsabilité du mouvement social est grande : d’abord tenir bon dans les discours. S’engager dans les mobilisations, en ancrant dans les territoires pour montrer qui peut bénéficier de politiques publiques qui allient justice sociale et environnementale. C’est la condition pour briser la sidération qui nous tenaille. 

– Poursuivre sur l’A69,  être dans les mobilisations pour un juste partage de l’eau, contre les pollutions et notamment les pfas et les pesticides (avec à ce sujet une mobilisation le 5 avril).

– Les campagnes de l’AES permettent des dynamiques territoriales, de se mettre dans l’action sur des sujets majoritaires dans la population : avoir plus de transport ferré et des écoles de qualité.

La commission SPAE pourra revenir sur les campagnes de l’AES. Une formation écologie le 11 juin en visio permettra d’aborder les enjeux liés à la campagne de bâti scolaire de l’AES.