Geoffrey Sertier (CAN, Nancy-Metz)
Les problèmes de recrutement dans l’Éducation se font désormais criants, et c’est pour cela que l’École Émancipée a jugé indispensable d’en faire une analyse dans son texte action.
Récemment ces problèmes ont fait la Une avec les chiffres d’admissibilité au CAPES de Maths, même si cela a éclipsé d’autres discipline où la situation est tout aussi dramatique comme l’Allemand, ou encore avec l’initiative honteuse du rectorat de Versailles pour trouver des enseignant·es contractuel·es, même si là encore on éclipse les problèmes d’autres catégories. J’y reviendrai.
Les premières urgences sont de continuer à communiquer, comme nous l’avons déjà fait, sur le fait qu’enseigner est un métier qui s’apprend patiemment, et non une fonction pour laquelle on signe après quelques minutes de discussion sur un coin de table. Et il également urgent de poursuivre notre action pour une revalorisation réelle de nos traitements, seule à même d’envoyer un signal fort aux jeunes diplômé·es qu’un SMIC n’attire pas du tout vers les métiers de l’éducation. Mais il faut aussi revendiquer des mesures d’urgence comme des concours exceptionnels à l’automne. Un concours exceptionnel, il y en a déjà eu par le passé, sert à recruter des collègues par concours au lieu de les recruter comme non titulaires : c’est moins de précarité pour elles et eux, mais aussi pour le système éducatif. Il vaut toujours mieux recruter par concours les recalé·es de la session de cette année que de les recruter comme contractuel·es.
A plus long terme, il nous faudra porter nos nombreuses revendications sur les améliorations de nos conditions de travail, pour éviter que l’augmentation constante des démissions n’aggrave encore plus la crise du recrutement. A notre sens, cela passe aussi par plus de respect, et a minima d’écoute, de notre ministre, même si l’ancien a hissé le mépris au rang d’art et que le nouveau a déjà montré une fâcheuse tendance à bouder quand il n’est pas content.
Pour terminer, il ne faut pas oublier que la crise du recrutement touche aussi les contractuel·les AESH et AEd, cela a été rappelé hier par de nombreux S3. Les salaires ridicules, les temps partiels qui deviennent la norme, les PIAL… rien n’est fait pour rendre ces fonctions, pourtant essentielles, attractives. Là encore nos mandats et l’appel du congrès de Montpellier doivent être portés sans relâche. Mais il faut aussi renforcer notre communication auprès des AEd sur les modalités de recrutement en CDI dès qu’elles seront connues, surtout dans un contexte d’élections professionnelles où il serait dommage de laisser des outils comme les mails OSTIC aux mains d’autres organisations qui apparaîtraient comme plus actives dans la défense de nos collègues.