Clément Lefèvre (CAN, Normandie)
Chèr·es camarades,
Plusieurs crises déterminent la période que nous vivons. La crise climatique, comme l’ont rappelé les explosions caniculaires en Inde et que la 6e limite de ce que les écosystèmes peuvent renouveler ou dégrader (celle du cycle de l’eau douce disponible), a été franchie en avril. Le temps qu’il nous reste pour limiter les conséquences du basculement climatique, pour nous et nos enfants est ténu.
De plus, la récession et une crise financière majeures sont des perspectives probables à court termes. Les conséquences de la guerre en Ukraine, font selon les mots du FMI « courir un risque de crise plus élevé en Europe que partout ailleurs ». La dépendance aux énergies carbonées russes et les tensions sur les matières premières, agricoles notamment, vont entraîner une inflation très forte. Celle-ci va toucher de plein fouet nos professions et notamment les plus jeunes et les plus précaires, soumis au faible salaire et aux prix des énergies. La paupérisation qui vient va aussi toucher violemment nos élèves.
Tout l’enjeu actuel est de savoir qui va payer pour ces crises, qui va financer la transition vers un modèle respectueux de l’environnement.
En France, les réponses politiques sont diverses, notre congrès s’est tenu dans une semaine suspendue à la formation du nouveau gouvernement Macron, réélu dans les conditions que nous savons.
Le projet néolibéral présidentiel est connu : il creuse les inégalités et il est complaisant avec l’extrême droite, flattée à coup de mesures autoritaires, liberticides, stigmatisante et répressives. On connaît sa volonté de revenir sur les conquis sociaux, la retraite, la protection sociale, et les services publics, à l’hôpital et à l’école en particulier.
Face à cette situation, reconnaissons que l’union récente de plusieurs forces de gauche, quelles que soit les limites inhérentes à l’exercice, a redonné un peu d‘espoir dans nos salles des professeurs. Espoir fragile, certes, mais depuis combien de temps n’avions nous pas vu le pouvoir, et la presse à son service, sur la défensive ?
Nous pouvons saluer ce programme, sans illusion, nos revendications allant bien plus loin. Mais dans le respect de l’indépendance syndicale, il y a une enjeu majeur dans la participation à ce scrutin (comme le souligne le texte) : pour ne pas donner une voix à l’extrême droite d’abord, défaire le néolibéralisme dans les urnes si possible ensuite, mais surtout dans les luttes enfin.
Car comme l’écrivait Victor Hugo dans Les Misérables : “Il vient une heure où protester ne suffit plus : après la philosophie, il faut l’action”.