Dans l’éducation, Blanquer est délégitimé: passons à l’offensive!

L’éducation publique est au bord du gouffre :

Écoles : l’ouverture extrêmement précoce après confinement à un moment où circulation du virus encore extrêmement élevée ne sera pas sans conséquence d’un point de vue épidémique (cf. Covidtracker).
Les jours fériés de mai viennent calmer le jeu du virus et ils auront fait plus contre la circulation du virus à l’école que le ministre.
Fidèle à son logiciel de menteur patenté, il a claironné une capacité de test bien plus faible que dans la réalité. Les autotests arrivés sur le terrain couvrant en général et au mieux, la moitié des personnels présents.
A croire que si ton autotest est négatif, tu peux le passer à ta/ton voisin·e!
Aussi inconséquent sur la vaccination, Jean Castex annonce une priorité vaccinale aux travailleu·ses·rs des écoles à un mois de la sortie des classe, les protégeant pour partir en vacances… CECI EST INACCEPTABLE car cela intervient 1 an et 3 mois après le début de la pandémie et 1 semaine avant le reste de la population : nous ne sommes pas CHOYÉ-ES…
Dans les collèges et les lycées la situation est extrêmement tendue, du fait des examens à venir. Les inégalités territoriales, déjà très forte en temps normal se renforcent dans la période : comment expliquer qu’un·e élève de troisième revenu·e à plein temps dans sa classe, passe le même examen que celleux qui n’ont eu classe que la moitié du temps ? Comment expliquer que les lycéen·nes dont le bac est déjà sacrifié par Blanquer et dont 80% de la validation se fait déjà en contrôle continu, vont devoir passer des épreuves anticipées de français ou encore des écrits de philosophie alors qu’iels connaissent les même écueils que les candidat·es au DNB ? Comme l’écrit le SNETAP-FSu dans le texte de son CSN de la semaine dernière : « nos élèves, étudiant·es, apprenti·es et stagiaires ne peuvent envisager de passer, faute d’aménagements, ne serait ce que certaines épreuves terminales, sans être exposé·es à de fortes iniquités de traitement et à un stress démultiplié ». De même pour les élèves de BTS qui ont manifesté aux côtés des lycéen-nes, nous ne pouvons pas rester indifférent-es et nos expressions se doivent d’être à la hauteur.
Fort de ce constat, l’ensemble des syndicats de notre fédération peut se mettre d’accord sur cette base pour défendre les lycéen·nes mobilisé·es et neutraliser cette période d’examen. Cela soulagerait aussi les collègues exténué·es par cette année-marathon, à courir après les heures de cours.
Encore une fois nous soulignons la clairvoyance du SNETAP-FSU sur cette période d’examen puisque son CSN « décide d’appeler au boycott des surveillances, des corrections de rapport comme des oraux […] et lance en ce sens un appel à la grève des examens, avec mise en place d’une caisse de solidarité visant à soutenir ce mouvement jusqu’à ce que le gouvernement revienne à la raison et annule l’ensemble des épreuves terminales »
Dans la situation épidémique que nous vivons, la crise sanitaire prime sur le reste, ce n’est pas en rabattre sur notre défense des examens fondés avant tout sur un contrôle terminal national et anonyme que nous ne pouvons pas aider la jeunesse franchir dans les meilleures conditions possibles cette fin d’année difficile.
Les capacités de remplacement sont devenues nulles, amenant les rectorat à recruter (au-delà des quelques AED prévus pour palier à l’hécatombe) des professeur·es contractuel·les jeté·es sur le terrain sans formation (on a même vu des AESH ou des ATSEM remplacer des professeur·es des écoles).

Cela renforce la nécessité d’un plan d’urgence pour l’école, que la FSU exige opportunément depuis septembre 2020, à renforcer avec un appel national à être dans la rue dans un cadre de mobilisation unitaire pour l’ensemble des personnels. Ce plan inclut des recrutements nécessaires pour tenter de pallier les insuffisances scolaires dues au COVID, mais cela ne se fait pas n’importe comment: recruter à la va vite des enseignant·es jetables est inacceptable. Cela passe par des recrutements définitifs en offrant par exemple des places sur liste complémentaire au concours. Dans plusieurs départements, la mesure de fermeture de classe en l’absence d’enseignant-e que nous saluons, pose encore un véritable problème de rupture du service public d’éducation par des déscolarisations de grande ampleur, amplifiant encore les inégalités territoriales
Mais sur le recrutement et la formation le ministre avance malheureusement à marche forcée, en préfigurant son futur concours dans un oral de recrutement en forme d’entretien d’embauche, venant un peu plus démolir les protections statutaires des futur·es enseignant·es.
Quelle hypocrise de la part de Blanquer et Vidal, qui instrumentalisent la crise sanitaire, sociale et dévoient les dispositifs en place, insufflant sans cesse des propos réactionnaires et avançant dans des régressions stucturelles
– après le déni du rôle des établissements dans les contaminations, contredit par Castex
– parler de combattre les inégalités scolaires alors que les RASED se font peau de chagrin, il n’y a pas de recrutement à la hauteur des besoins et la perspective pour l’éducation prioritaire profilée, redessinée et étouffée par les microcosmes des cités éducatives est sombre
– parler d’une « école véritablement inclusive » alors que la généralisation des PIAL et le statut quo et précarisation croissante des contrats et conditions de travail des AESH mènent à une maltraitance institutionnelle /
– Blanquer se déclare « défenseur passionné du modèle républicain »: quid de l’école inclusive avec l’interdiction de l’écriture inclusive dans les classes? des tentations de dévoiement de la laïcité à l’école?
– proposer des « campus virtuels » pour les élèves des petites villes et secteur rural, des « devoirs faits connectés »; maintenant des petits boulots au travers du dispositif « argent de poche »: 15 euros pour 3h
Les collègues sont excédés des mensonges et attaques perfides de Blanquer, chargées de mépris et de propos rétrogrades, destructeurs de l’école publique et des valeurs que nous y portons et faisons vivre

La profession, les élèves, les familles sont éprouvé-es, certes, par les conditions de travail, d’apprentissage, mais les mobilisations et initiatives ne tarissent pas et, à la veille de la présentation des « restitutions des ateliers du Grenelle » pour lesquelles il nous faut anticiper le contrefeu nécessaire. Benoît a souligné la question de « contreparties » et nous ne sommes pas dupes !

En conclusion, nous devons sans vaciller assumer notre rôle de porte parole de l’épuisement physique, moral mais aussi du raz le bol des agent.es en demandant la démission de Blanquer – totalement délégitimé et rejeté par la profession- et en n’hésitant pas dans la caractérisation des plans de Blanquer dans nos expressions: soyons plus que vigilant.es, soyons offensifs.ves car à travers l’école nous sommes responsables des jeunes générations