Intervention d’Agnès Akielewiez (CAN, Toulouse)
Comme signalé dans le texte général, la situation sanitaire reste préoccupante et l’actuelle remontée des contaminations inquiète. Le protocole sanitaire est effectivement flou et les équipements restent insuffisants dans les établissements, ce qui laisse planer le risque de basculer à nouveau en demi-jauge.
Mais face à cette situation, on ne peut limiter notre analyse et nos revendications à définir un protocole sanitaire plus précis et à obtenir des capteurs de CO2 ou des financements pour plus de masques et de gel par exemple.
Nous devons revenir sur les questions d’organisation des cours dans les établissements : comment peut-on adapter le fonctionnement des établissements scolaires pour réussir, en période de forte circulation du virus, à maintenir les élèves en classe tout en limitant les risques de contamination ?
À aucun moment il n’a été envisagé par le Ministère, en lien avec les collectivités locales, de chercher des solutions en termes de bâti scolaire, ni de prévoir un plan pédagogique qui permette de faire face aux périodes de montée des contaminations.
Mais surtout, à aucun moment il n’a été pris en compte les retards accumulés par les élèves depuis mars 2020 avec les alternances de cours présentiel/distanciel. On sait très bien que selon les moyens dont disposent les familles, les effets de l’absence de cours en présentiel ne sont pas du même niveau suivant suivant les élèves. Le coût de la crise sanitaire dans l’Éducation nationale est finalement transféré sur les familles et les élèves qui ont, soit les moyens de se payer des cours particuliers, soit accumulent des retards qui seront préjudiciables à leur poursuite d’étude.
Les écarts se creusent et le maintien des programmes en l’état met les élèves et les professeur·es dans un état de pression tel qu’il n’est pas possible de dégager du temps pour réellement évaluer les besoins des élèves et surtout aucun temps pour remédier à leurs difficultés. Les quelques élèves qui ont réussi à se maintenir à flot cachent la masse de celles et ceux qui sont noyé·es et ont finalement pris l’habitude de voir les cours avancer même s’ils et elles restent au bord du chemin.
En complément des revendications de recrutement, il est indispensable de réaffirmer la nécessité et l’urgence d’adapter les programmes pour permettre à toutes et tous de se remettre sereinement sur les rails des apprentissages, de dégager des temps de remédiation dans les classes en augmentant les horaires dédoublés.