Collège : contre les “remèdes” du docteur Ndiaye

Par Jordi Lecointe (CAN, secteur collège, Créteil)

Comme vous avez pu toutes et tous le lire dans la note des secteurs collège et contenu, le ministère profite de la mobilisation des retraites pour attaquer le collège en y faisait le niveau clef de l’application du PACTE et donc d’un gigantesque plan social mis en œuvre dès cette année.

Si on essaye de caractériser ce qui s’avère plus être une série d’attaques qu’une réforme contre le collège, on peut mettre en évident les points suivants :

– La destruction du statut (avec, entre autre, les échanges de services).

– La taylorisation de notre profession (et donc la destruction de notre autonomie professionnelle) avec une multiplication des évaluations/certifications, une contrainte énorme sur les pratiques pédagogiques transformant les professeur.e.s en simple exécutant.e (ça valait le coût de faire la masterisation…) d’une pédagogie (souvent réactionnaire) uniforme et descendante dans sa conception, une attaque sur le disciplinaire en sous-entendant un programme commun de sciences et technologie en cycle 4. On retrouve là les nombreux éléments soulevés dans la note du secteur Métier sur le rapport de Mc Kinsey.

– Un entrisme accru des destructeurs du service public (associations et consorts) avec les Devoirs Faits obligatoires sans moyen annoncé et la montée de la découverte professionnelle…

– Un plan social qui ne dit pas son nom et qui pousse aux compléments de service. En effet, en ne sortant que tardivement les textes sur les volumes horaires, iels contraignent à ne pas faire de mesure de carte scolaire pour les professeur·es de technologie quitte à ce qu’ils et elles se retrouvent avec d’énormes compléments de service en septembre.

Si nous ne pouvons tolérer que le ministère (et les rectorats) s’octroient le pouvoir législatif et fassent une réforme à coût de notes de services, nous ne pouvons ignorer que, au-delà des retraites, se sont les questions des DHG et des TRMD qui occupent la plupart des discussions en salle des personnels.  Là où nous sommes, en tant que syndicat, confrontés à une difficulté, c’est de faire vivre cette légitime indignation et surtout la rendre visible tout en étant accaparée médiatiquement par la lutte contre la « réforme des retraites ».

A notre avis, il faut poursuivre le travail d’informations des collègues. De par le manque de transparence du ministère, nous avons la possibilité d’être le principal outil d’informations des collègues et donc de fournir consubstantiellement l’information et sa critique. Les outils (motions, lettres aux parlementaires) sont des appuis. Nous pensons qu’il faut poursuivre et acter d’autres actions. Par exemple, vu qu’il y a un antagonisme majeur entre la destruction de la technologie en sixième et le plan « Compétences numériques pour tous » annoncés le même mois, pourquoi ne pas appeler (le plus visiblement possible) l’ensemble de la profession à un boycott de PIX (ce qui au passage rejoint nos mandats). Les professeur·es de technologie qui portent le plus souvent cette certification seront peut être plus enclin à s’opposer frontalement à sa mise en application en raison de l’attaque qu’iels subissent.

Du coup, nous proposons d’ajouter dans le texte action :

“Le SNES-FSU poursuit sa campagne d’information sur les attaques que subit le collège. Par ses analyses, il fait émerger que ces annonces ne sont que quelques éléments d’un plan plus large d’attaque sur les statuts, sur les disciplines, sur les compétences professionnelles des personnels et un plan social qui ne dit pas son nom.En opposition aux annonces de la suppression de technologie et aux annonces sur le collège, le SNES-FSU appelle publiquement à boycotter l’ensemble des certifications (PIX, Ev@lang, Pass EducDroit,…).”