Les réformes qui impactent l’enseignement agricole sont décidées
ailleurs, mais notre ministère se fait fort de les appliquer sans
détour. Ainsi, quid de ses spécificités dès lors que le privé ne subit
pas davantage que l’enseignement public ? Les réformes des voies
générales et technologiques amplifient les processus entamés dans les
précédents quinquennats de réduction des horaires disci- plinaires au
profit des heures à gérer par l’établissement et par la réduction des
spécialités offertes. Ensemble, elles sont susceptibles de réduire
profondément l’attractivité des établissements publics d’enseignement
agricole qui scolarisent majoritairement dans ces voies. La « Loi pour
la liberté de choisir son avenir professionnel » va détourner des
élèves de la voie professionnelle au profit de l’apprentissage. Pourtant, les maisons familiales rurales pourront tirer leur épingle du jeu en réunissant dans une même classe des élèves alternants avec des apprentis.
Bercy, selon le Directeur général de l’enseignement agricole,
ambitionnerait de supprimer 1000 à 2000 emplois dans l’enseignement
agricole d’ici 5 ans, au motif d’une baisse de 8000 élèves, alors que
1000 emplois ont été rétablis pendant le précédent quinquennat. Cette
confusion des chiffres entre public et privé cache une tout autre
réalité puisque 1000 élèves supplémentaires ont été accueillis dans le
service public pendant que le privé en perdait 9000. Ainsi, les
libéraux ne manquent pas d’imagination pour justifier un dégraissage
futur des emplois dans le service public, alors que les maisons
familiales, qui n’émargent pas au plafond d’emplois, continueraient à
percevoir des crédits à la hauteur de leur participation au service
public d’enseignement agricole.