Intervention de Laurent Cadreils (École Émancipée) dans le débat action
Nous le voyons, nous avons une difficulté sur le 5 juin.
Difficulté qui ressort d’une difficulté d’orientation syndicale dans une période si complexe.
Il est évident que dans cette période on ne peut pas dire ce qui va fonctionner ou pas, on ne peut pas dire ce qui va entraîner les collègues ou pas.
Mais face à l’invisibilisation voulue par les libéraux et l’extrême droite, il nous faut obstinément creuser le sillon de la mobilisation. Et oui c’est difficile.
Pour le 5 juin, la preuve que c’est difficile, c’est les débats que nous avons eus ; la preuve que c’est difficile, c’est que Solidaires n’appelle pas ; la preuve que c’est difficile, c’est que la CGT communique sur retraites, salaires, emploi.
Pour autant, nous avons parlé, et nous avions raison, d’un plan d’action pour donner la possibilité aux personnels de s’emparer des questions sociales. Et d’ailleurs, une série de sections ont dit s’être déjà emparées de ce plan d’action.
Pour autant, il nous faut inlassablement considérer que la page de conflictualité avec les libéraux sur les retraites n’est pas close.
Pour autant, il nous faut nous projeter à nouveau sur un plan d’action sur le budget et sur la répartition des richesses. Et le 5 s’inscrit dans ce plan-là pour rendre visible nos revendications, continuer à marteler et construire inlassablement y compris la grève sur le budget à l’automne. Cette grève ne peut être un marronnier tant les coupes sombres sont annoncées.
Enfin, il me semble nécessaire de se dire ici que se dire qu’on ne doit appeler à la grève que si elle est majoritaire, c’est faire une forme de syndicalisme assez théorique, assez éloigné de l’analyse partagée de la dégradation du rapport de force entre les classes ; c’est enfin penser qu’on sait à l’avance ce qui va faire (ou pas) une forme de déclenchement de la mobilisation.
Rendons-nous disponibles, annonçons dès à présent l’importance de cette journée du 5 juin pour toute la FSU pour pouvoir se donner les moyens le plus vite possible d’embarquer les personnels.
Dans une période si sombre, il faut, certes le pessimisme de la raison, mais si on veut pouvoir continuer à militer et affronter les jours sombres qui pourraient arriver, il faut y associer l’optimisme de la volonté.