La reproduction des inégalités par l’école n’est pas chose nouvelle. Une question au cœur de la campagne électorale actuelle est l’accompagnement des élèves pour leur travail personnel au sein même de l’école.
C’est le service public d’éducation qui doit offrir (dans tous les sens du terme) l’aide aux élèves qui en ont besoin. Les officines privées n’ont aucune légitimité car il n’est pas juste qu’elle constitue une activité lucrative. C’est aussi dans une exigence d’efficacité et d’égalité que le soutien scolaire doit faire partie du service public.
Il faut considérer en effet deux aspects de l’aide à apporter aux élèves : dans et hors la classe.
– Dans la classe, l’aide sur la compréhension des contenus, l’entrée dans les apprentissages, doit être assurée par les enseignants, et pour conserver toute sa raison d’être, il ne faut pas que l’horaire de la discipline soit amputé (comme c’était le cas avec l’aide individuelle en seconde). Les modalités de cette aide pourraient être multiples (travail en très petit groupe, aide individuelle). Ce temps passé à aider l’élève doit faire partie du service des enseignants.
– Hors la classe, il s’agit de l’aide aux devoirs et à l’organisation du travail. Actuellement, dans la plupart des cas, qu’il s’agisse des collectivités territoriales (plans de relance éducative des conseils généraux, « équipes de réussite éducative » du plan Borloo) ou des associations, l’aide aux devoirs hors temps scolaire est dispensée par des intervenants extérieurs à l’éducation nationale. Il n’existe, en outre, aucun cadrage national d’une association à l’autre, d’une ERE à l’autre : les situations étant totalement différentes, l’aide apportée peut s’avérer totalement contre-productive dans certains cas. Enfin, l’absence de concertation entre les intervenants extérieurs et ceux de l’éducation nationale est totalement préjudiciable.
Cette aide aux devoirs pourrait être assurée par les MI-SE, dans le cadre d’études dirigées, ou le soir après la classe. Mais nous pouvons également faire des propositions dans le sens de celles avancées dans le premier degré : « plus de maîtres que de classes ». Par exemple un contingent supplémentaire de professeurs, en fonction des disciplines, qui pourraient être dispensés d’un nombre d’heures « de classe » pour s’atteler à la prise en charge des devoirs dans le cadre d’une équipe disciplinaire et d’un volume horaire correspondant à un service complet.
L’Education nationale doit proposer, en son sein (locaux, personnels, aménagement des rythmes de l’élève) un vrai service public de l’aide aux élèves et du soutien scolaire.
Tous les élèves ne bénéficient pas du même « capital culturel », de la même aide dans les familles. C’est à l’institution de tenter de réduire ces inégalités, même si nous savons que l’Ecole, elle seule, ne peut pas tout. C’est le sens de notre syndicalisme de transformation sociale.
Ecole Emancipée