Chacun est d’accord pour reconnaître la gravité des attaques ministérielles, notamment dans le Second degré ; chacun est d’accord pour dire que, le 18 décembre et le 8 février, les collègues se sont mobilisés massivement dans la grève et dans la rue.
Alors, pourquoi cet attentisme de la direction de notre syndicat ? Pourquoi, après les vacances de Noël, alors que nombre de collègues attendaient une reprise de l’action, n’y a-t-il eu de proposé que la manifestation du 20 janvier ? Beaucoup s’interrogent à juste titre et ne comprennent pas. Devant la remise en cause de nos statuts, il n’y a pas à hésiter : on ne peut faire une journée de grève et la laisser sans lendemain. Personne ne peut penser que l’on fera céder un de Robien de cette manière. Les collègues ne sont peut-être pas prêts aujourd’hui à repartir en grève reconductible comme en 2003, mais ils ne sont pas prêts non plus à laisser courir après une ou deux journées sans lendemains. Le syndicalisme, et le SNES en particulier, ne peut construire sa crédibilité qu’en proposant aux salariés les véritables moyens de lutte nécessaires pour faire reculer le gouvernement. Un plan d’action programmé à partir de novembre, articulant manifestations et grèves bien préparées au niveau national, mais suffisamment rapprochées pour stopper De Robien avant la publication de la réforme des décrets de 1950, aurait donné une autre dimension à la mobilisation des collègues, et le sentiment qu’il était possible de gagner.
Si on tire ce bilan, et nous pouvons le tirer tous et toutes ensemble, alors il convient de repartir sur de nouvelles bases dans les semaines qui viennent. Des actions sont prévues pendant le mois de février à Lille, Marseille. Le mécontentement est tel que le mobilisation a les moyens de « passer » les vacances scolaires. La direction du SNES se doit de proposer aux autres organisations syndicales une journée de grève nationale lorsque toutes les académies seront rentrées de vacances ; et de mettre cette fois en place un plan d’action pour gagner.
Il n’y a pas de trêve électorale pour la défense de nos statuts, pour la défense de l’école et des services publics. La période électorale peut être un moment privilégié pour faire la pression maximale sur ce gouvernement. Nous n’obtiendrons que ce nous gagnerons par nos propres forces. Il faut rompre avec la logique de la défaite : il en va de l’avenir de notre syndicalisme.
Vincent GAY (93) et Robert HIRSCH (75), Ecole émancipée.