Gregory Bekhtari (bureau national) : le mouvement actuel en Éducation Prioritaire

Si l’on fait un bref historique du mouvement en question, on s’aperçoit qu’il commence avec des journées de grève dès le printemps dernier, avec un rebond en septembre, puis en octobre/novembre, et enfin de début janvier à aujourd’hui, avec un nouveau temps fort décidé pour vendredi prochain 27 janvier.
Essayons d’avancer dans une analyse qui pourra servir plus tard à tirer un bilan de cette mobilisation. Si certaines sections académiques se sont concrètement investies dans le mouvement, le soutien du SNES national s’est fait essentiellement sous la forme de communiqués de presse, avec une intersyndicale nationale qui n’a produit d’appel qu’après que les décisions furent prises par le collectif Touche Pas A Ma Zep. Dès le départ, la volonté de ne pas être une force d’orientation et de direction de ce mouvement sur le terrain a été manifeste. La caractérisation de TPMZ, vu comme un collectif antisyndical piloté par des groupuscules gauchistes et sectaires, était erronée. La méfiance entretenue vis à vis de ce collectif a empêché le SNES de jouer un rôle moteur dans le rythme et l’animation de la mobilisation, alors que ces questions auraient pu et dû être discutées avec les autres syndicats et avec TPMZ qui, isolé, n’a pas forcément toujours était capable de prendre les bonnes décisions. Au lieu de ça, le SNES s’est contenté d’une position de soutien quelque peu extérieur. Pour prendre un seul exemple, contrairement à ce qui s’est passé lors du mouvement de 2014-2015 qui luttait contre le déclassement d’établissements de l’éducation prioritaire au moment de la publication de la nouvelle carte en collèges, il n’y a jamais eu de banderole intersyndicale ni de participation d’un-e représentant-e du secrétariat général en manifestation. On peut parler pour ce mouvement de rendez-vous manqué, car s’investir mieux et davantage dans cette mobilisation pouvait jouer pour obtenir une véritable victoire sectorielle, au delà des concessions obtenues. Il est donc légitime, y compris dans un contexte où le mouvement plafonne un peu, que le SNES appelle clairement à la grève pour le 27 janvier dans les lycées issus de l’éducation prioritaire et ceux qui souhaiteraient y entrer.