Sur le plan mondial, le droit à l’avortement est extrêmement menacé. On a cependant pu voir, lors des élections américaines, l’attachement des femmes à ce droit. C’est aussi ce qu’elles exprimaient dans le rassemblement devant l’Assemblée nationale ce 24 novembre. Cela a sans doute joué dans la décision prise sur proposition de la France insoumise d’inscrire ce droit dans la constitution française. On ne peut que s’en réjouir mais le chemin est à peine entamé. La constitution française ne peut être modifiée que par un vote du Congrès (Assemblée nationale et Sénat) ou un référendum. Or le Sénat est encore nettement plus à droite que l’Assemblée nationale. L’appel au référendum permettrait de mettre en avant des lignes de fracture, mais pour cela même pourrait s’avérer dangereux. Cela dit l’inscription dans la constitution permettrait d’éviter un recours au conseil constitutionnel dont les membres (neuf membres dont seulement trois femmes) sont tout sauf progressistes.
On le sait, seule la lutte des femmes, peut permettre la garantie de ce droit, mais le passage du texte à l’Assemblée nationale n’en est pas moins un pas positif, qui pose ce débat sur la place publique.