Les questions éducatives sont d’importance pour une grande partie de la fédération, particulièrement les syndicats concernés par ce champ, dont ceux du premier et du second degré.
Faiblesse des moyens, réforme du collège, des rythmes scolaires ou de l’Éducation prioritaire, loi Fioraso dans le supérieur…
L’ensemble du système éducatif a été impacté par des réformes qui se situent très largement en continuité avec les politiques des gouvernements précédents.
Il y a donc bien un enjeu majeur à construire une parole fédérale sur cette question Or, le fait que SNES et SNUipp tiendront leur congrès après celui de la fédération est une des raisons qui freinent l’élaboration de propositions offensives.
Pour nous, l’objectif sera donc d’imposer une lecture fédérale des politiques éducatives, condition essentielle pour répondre à la logique de fragmentation dont fait preuve le MEN et avancer un projet fédéral porteur d’émancipation.
La partie 1 concentre l’essentiel de la critique des mesures éducatives en place et donc le problème de la caractérisation de la loi de refondation.
Or, si certaines formulations ambitieuses refont surface, l’épreuve des faits est cruelle. La promesse des 60 000 créations de postes, de toute manière largement insuffisante, ne sera pas tenue. Le supérieur, le second degré (réforme du collège et du statut) et le premier degré (réforme des rythmes) ont connu des bouleversements qui se sont faits contre les enseignants, ont dégradé les conditions de travail et renforcé des logiques de territorialisation et de management local des politiques éducatives.
La formation initiale a été dégradée. Contrairement à ce qu’avance le SNES, Il n’y a pas rupture entre Peillon et Vallaud Belkacem.
Au final, un bilan critique de la politique éducative de ce gouvernement doit être affirmé, tant en durcissant le constat qu’en renforçant la dénonciation des orientations suivies.
Les cinq autres parties renferment les propositions et mandats de la fédération. Et là aussi, il y a un enjeu à construire un point de vue fédéral fort.
Un certain nombre d’éléments sont renvoyés au « corpus », qui contient tous les mandats antérieurs mais certains sujets pourront cependant être revisités au vu de l’actualité. Et puis il y a des débats qui ont surgi lors de l’écriture des textes.
Pour l’École émancipée, la prise en compte sérieuse du rapport au savoir et les besoins des élèves des classes populaires sont les grands absents du texte.
Or, c’est fondamental pour la définition d’un projet véritablement émancipateur. C’est pourquoi l’ÉÉ privilégie le concept « d’école pour tous » à celui, hégémonique, « d’école inclusive ».
Ce dernier renvoie usuellement à la gestion pédagogique des situations de handicap et peut agir comme un voile jeté sur la problématique de la reproduction des inégalités sociales.
Les questions d’interdisciplinarité et de contenus d’enseignement seront aussi à résoudre en posant bien les enjeux d’un point de vue pédagogique et professionnel et en termes de conditions de travail pour les personnels.
Enfin, la formation initiale sera aussi à traiter pour construire une position fédérale unifiée.
Les enjeux du congrès seront de doter la fédération de mandats ambitieux, à même de porter un projet éducatif pour tou-tes, qui vienne à bout des inégalités sociales et scolaires, tout en améliorant les conditions de travail des personnels.
Face aux contre-réformes (dont celle du collège), et aux menaces à venir, il faut armer la fédération pour qu’elle s’oppose à ces régressions. La meilleure façon d’y résister est de construire des mandats pour un projet éducatif émancipateur. ●