Dans ce contexte général de tensions, nous ne pouvons rester à regarder les régressions que nous infligent le capitalisme et les politiques néolibérales qui en sont l’instrument. Parce que les menaces qui pèsent sur l’État social et la démocratie sont réelles, parce que les régressions qui s’annoncent seront fatales à la société, aux services publics et au climat, nous avons un rôle à tenir : celui d’organiser l’action pour construire les résistances et imposer des alternatives. Nous n’avons pas d’autre choix.
Le budget de l’État, nous le savons, va être l’élément central des prochains mois. Il est le marqueur d’une politique de classe qui renforce les inégalités, en refusant de répondre aux impératifs de justice sociale et écologique. Les économies annoncées vont se traduire par des amputations majeures dans tous les services publics, à commencer par l’école, la santé ou les solidarités. Notre objectif doit être la construction d’un mouvement de grève, dans la durée, que nous aurons à porter au niveau fédéral et en intersyndicale. Il s’agit d’imposer un front social et politique, seul à même de mettre en échec le libéralisme autoritaire.
Cette campagne, dans notre champ, doit articuler la possibilité de gagner la bataille des postes pour la rentrée 2026 — ceux dont nous avons besoin pour notre projet d’École — à la possibilité de mettre un coup d’arrêt aux politiques éducatives régressives. Cela implique d’élever le niveau de combativité de nos collègues en les rendant acteurs et actrices des stratégies à mettre en œuvre. Et cela oblige aussi à la construction d’un cadre d’actions, clairement identifiées, dans lequel ils et elles puissent se projeter dès aujourd’hui. La suite de la campagne pour l’école inclusive entre dans ce cadre. Ou encore la construction d’un front de refus des évaluations nationales.
Les échéances électorales et la possibilité pour le RN d’accéder au pouvoir sont un marqueur de la période. Nous avons à investir pleinement la campagne contre l’extrême-droite sur les lieux de travail, mais nous savons que cela ne suffira pas. L’unification des forces de gauche — y compris politiques — est incontournable et cela oblige à réfléchir dès à présent au nécessaire travail à mener en commun. Seules les luttes permettront de combattre l’extrême-droite.
Enfin, en mettant nos organismes à rude épreuve jusque dans cette salle de congrès, les 36 degrés annoncés aujourd’hui doivent nous pousser à franchir un cap, celui de lier systématiquement les questions écologiques et sociales dans nos revendications. Et nous ne pouvions pas espérer meilleur calendrier pour assurer la réussite de la campagne sur le bâti scolaire portée par l’Alliance Écologique et Sociale.
Il est donc plus que jamais nécessaire de construire des luttes sociales et écologiques pour peser dans cette période sombre et ouvrir d’autres perspectives vers un avenir plus désirable. La FSU-SNUipp doit pleinement s’y engager.