Même si notre syndicat s’est davantage emparé des questions féministes ces dernières années : campagnes, stages/formations, communication, systématisation de la prise en compte des inégalités de genre dans nos analyses et nos revendications, création d’une cellule interne de luttes contre les VSS, il est maintenant nécessaire de franchir un nouveau cap dans la construction de luttes qui rassemblent largement autour de ces questions.
Avec un contexte international marqué par la montée des masculinismes exacerbés et une extrême-droite au projet fondamentalement sexiste et viriliste aux portes du pouvoir en France, les enjeux féministes, comme les enjeux antiracistes et écologiques, ne sont pas annexes. Au contraire, ces luttes portent un projet de société égalitaire qui va à rebours de ce que l’extrême-droite prône et qu’il est nécessaire de lui opposer.
S’engager résolument dans les luttes féministes est aussi un enjeu fort du syndicalisme car une partie de la jeunesse est très engagée contre le patriarcat et que ces jeunes sont nos syndiqué·es de demain. Dans ce contexte, il est important d’être un syndicat agissant dans une société en évolution et en lien avec les autres forces du mouvement social. C’est grâce à ce travail en synergie que la conquête de la constitutionnalisation de l’IVG a été possible. Les syndicats, sans être les seuls acteurs du mouvement social, y jouent un rôle moteur en articulant et proposant des formes variées de mobilisation.
L’enjeu est maintenant de poursuivre le travail unitaire de construction des mobilisations, en particulier de la grève féministe car elle permet de faire le lien entre les violences sexistes et sexuelles et d’autres violences et oppressions. Les pays qui ont vu des avancées notables en la matière sont ceux où les grèves ont été massivement suivies. Parce que la grève féministe est la seule à même de faire gagner un plan d’urgence pour l’égalité femmes/hommes et contre les violences faites aux femmes, il nous faut la construire dans un cadre unitaire large pour mobiliser le plus largement possible nos collègues.
Ce travail que nous menons dans les luttes féministes, doit se développer pour les autres discriminations racistes, islamophobes ou encore xénophobes pour atteindre notre objectif d’égalité et battre en brèche l’extrême-droite.