par Pierre Ripart
Cher·es camarades,
Véronique vous a raconté l’histoire des AESH ce matin, à moi de le faire sur un tout autre sujet, celui du Canal Seine Nord Europe et de beaucoup d’autres grands projets inutiles/écocides.
Partout sur terre, dans nos communes, départements, régions, des projets fous qui ont un siècle de retard voient le jour. Alors évidemment certains sont plus caricaturaux que d’autres et beaucoup s’inscrivent dans une vision capitaliste passéiste qui s’inscrit dans une économie globale et mondialisée, le tout peint d’un vert bien pâle. Certains sont plus impactants sur l’environnement et la planète que d’autres. Les retombées en termes d’emploi peuvent être plus ou moins importantes. La région des Hauts-de-France voit arriver un de ces méga-projet fou.
Un projet qui fait fi de l’urgence climatique, qui rassemble à lui seul toutes beaucoup de tares, un projet anti-social et écocide. Antisocial car la carotte des centaines d’emplois à la clé n’est absolument pas garantie par les milliards d’euros de fonds publics qui seront dépensés pour creuser un méga-canal dont l’objectif sera de continuer d’inonder nos magasins de produits venus du monde entier en reliant la région parisienne aux ports belges et néerlandais. Le tout en faisant croire que cela allégera le trafic routier. Écocide car une retenue d’eau équivalent à 22 méga-bassine de Sainte-Soline serait construite pour l’abreuver en eau. Écocide car les compensations mises en place ne reconstitueront pas les écosystème entiers anéantis. J’arrête la liste vous avez compris l’idée.
Tous ces projets doivent pouvoir être, collectivement et syndicalement analysés, évalués et dénoncés s’ils ne sont pas pertinents. Certains impactent notre fédération, ses sections départementales et ses SN différemment, notamment quand des agent·es de notre champ de syndicalisation ou des sections syndicales entières sont directement concernés. C’est légitime. Cet enjeu n’est pas à prendre à la légère car il peut entraîner des tensions. Car évidemment la situation sociale, le chômage, la désindustrialisation nous heurte toutes et tous. Pas de débats. Mais le chantage à l’emploi ne peut ignorer l’urgence climatique. C’est ce nœud qu’il nous faut traiter pour éviter le choc la collision qui nous ferait couler toutes et tous. Notre organisation n’est évidemment pas la seule à être impactée, les confédérations le sont, au quotidien, elles aussi.
La question que le syndicalisme de lutte et de transformation sociale que nous portons aujourd’hui à la FSU et avec d’autres est de savoir quel(s) services public(s), quel travail nous voulons et sur quelle planète ? Mais quel(s) emploi(s) sur quelle planète surtout si elle est en feu ou sous les eaux.
Nous avons là un objet concret à traiter syndicalement, c’est peut-être même celui qui doit être inscrit au fronton de la grande salle de la maison commune que nous bâtissons et qui doit lui être largement consacrée.