par Pierre Ripart
Cher·es camarades,
Comme vous le savez toutes et tous et Benoît l’a rappelé, jamais l’extrême droite n’a fait autant de voix qu’aux dernières élections. 7,5 millions au premier tour de la présidentielle 2022, 10 millions en juillet 2024. Dans notre département 6 député·es sur 7 sont du Rassemblement National et on aimerait vous dire que le 7ème nous sauve mais non puisqu’il s’agit d’Eric Woerth… C’est dire…
Jamais donc l’extrême droite n’a été aussi proche de prendre le pouvoir. Jamais cette éventualité ne fut autant possible. Si cela arrivait, cela dévasterait notre camp social, celui du monde du travail, des travailleurs et travailleuses. Même si aujourd’hui, déjà, l’odeur rance des propos de Retailleau, Bayrou ou Macron peut largement se confondre avec celle de Le Pen ou Zemmour.
Les élections européennes puis législatives anticipées ont agi comme un électrochoc et notre fédération a eu raison de s’engager fermement. Beaucoup d’entre nous ici présent·es sont intervenu·es en tant que militant·es, en tant que syndicalistes dans cette campagne écrasant ainsi les barrières imaginaires qui devraient séparer le Politique du Syndical sans se confondre. C’est tant mieux. Beaucoup d’entre nous ont vu la violence qui s’est abattue sur le pays durant ces quelques semaines de juin où la parole, les menaces, les intimidations, les agressions verbales et physiques se sont normalisées comme jamais dans l’espace public. Ce fut un autre choc.
Jamais donc le syndicalisme émancipateur, de lutte, de transformation sociale que nous défendons et faisons vivre au quotidien dans nos sections départementales et syndicats nationaux n’a porté une responsabilité aussi lourde en France. Mais aussi dans le monde face à la montée d’un capitalisme destructeur de la planète et du vivant ; face à la montée des impérialismes et avec l’internationale de l’extrême droite qui s’organise, elle aussi.
Jamais nos sections départementales n’ont été autant actives et sollicitées ; leur action est toujours plus intense. Les SD font vivre la FSU au quotidien avec difficulté parfois mais avec joie aussi. Car les combats, s’ils sont à la fois durs et nombreux, sont aussi beaux surtout quand ils sont victorieux. Ils sont le socle de la camaraderie qui nous rassemble en FSU, mais aussi sur le champ interprofessionnel, notamment avec nos camarades de la CGT.
Lutte pour le droit au logement, à l’éducation, à la santé pour tous les enfants qui trop nombreux dorment dehors et pour la régularisation des sans-papiers ;
Lutte contre la précarité d’où qu’elle vienne, peu importe le ministère, par exemple avec nos collègues et camarades non-titulaires, AED, AESH pour gagner un statut, la priorité pour notre fédération ;
Lutte contre tous les projets écocides par exemple le Canal Seine Nord Europe dans les Hauts de France mais il y en a d’autres, pour construire un projet écosyndical ;
Lutte pour l’égalité des droits et contre les violences sexistes et sexuelles…
Lutte pour l’École publique, pour les services publics, pour les salaires, pour de meilleures conditions de travail, pour une inclusion avec de vrais moyens.
La liste est longue d’actions, de liens, de soutiens aussi pour construire ou renforcer la FSU territoriale, pour faire vivre le pluralisme dans nos SD (qui constitue notre richesse et notre force), et donc faire face à la baisse de la syndicalisation. Les SD ont évidemment besoin d’être vivement soutenues financièrement et en décharge pour avoir les moyens de donner envie d’adhérer.
D’hier à aujourd’hui, des générations militantes entières se sont construites contre l’extrême droite, contre le fascisme. Cela sera aussi le cas de celle de juillet 2024 car notre syndicalisme porte une alternative claire et ambitieuse qui doit faire rêver, donner envie à des générations entières de changer ce monde qui en a tant besoin.