Sur les réunions en non mixité – de quoi avons-nous peur ?

par Manon Péroz

J’ai pu m’apercevoir en commission que Le fait de se réunir non mixité reste visiblement un sujet controversé, mais de quoi avons-nous peur ? Il s’agit d’un instrument de lutte contre les inégalités absolument nécessaire. Il ne s’agit pas de revendiquer l’existence d’une différence essentialisée, mais bien de se regrouper autour d’oppressions socialement et historiquement construites.

De nombreuses sections départementales ont proposé l’ajout de cet outil dans le paragraphe 106 qui nous mandatait déjà pour créer « des espaces sécurisants » pour favoriser l’implication des femmes dans la fédération.

C’est bien d’un outil dont nous parlons, non pas d’un objectif, pas d’un but d’exclusion des hommes.

La non mixité, selon le contexte, permet la prise de parole, permet de mettre en valeur des oppressions spécifiques que subissent des personnes. Cet outil est temporaire et choisi, ce n’est pas une fin en soi, je me répète mais il s’agit bien d’un outil parmi d’autres que la FSU utilise déjà d’ailleurs pour faire avancer les droits des femmes comme la formation ou la grève féministe.

Alors peut-être ce dont nous avons peur, c’est de réaliser que le patriarcat a prise dans la FSU, comme dans le reste de la société et que la place que nous souhaitons donner aux femmes serait un vœu pieux. Nous ne le pensons pas, mais dans ce cas, donnons-nous les moyens de comprendre, de visibiliser les oppressions spécifiques et les violences patriarcales subies afin de les abolir.

C’est pour cela que l’École Émancipée se félicite du travail de synthèse des rapporteurices et donc que soit inscrit la possibilité d’utiliser l’outil de la non mixité.