Des CPGE constitutives d’une école inégalitaire

par Rozenn Croz

Nous avons affirmé l’ambition de lutter contre l’impact du déterminisme social lors de notre lutte contre le « choc des savoirs ». Cela ne fait pas débat dans la fédération. Nous interrogeons donc les capacités des dispositifs CPGE et les classes prépas de proximité à favoriser la démocratisation à l’accès au supérieur.

Or, Hélas, les études scientifiques qui ont été menées sont sans appel. Ces dispositifs reproduisent et aggravent les inégalités sociales et de genre, et l’ont toujours fait, bien avant même la réforme du baccalauréat. Elles sont constitutives des inégalités dans le supérieur qui se déclinent en amont au lycée. Même dans les bac technologiques et professionnels, la sélection est terrible en CPGE laissant pour compte la jeunesse des classes populaires. Accueille enfants de classe supérieures et de profs Les mesures prises pour démocratiser ses prépas n’ont pas porté des résultats probants à ce jour.

Il est donc de notre responsabilité, dans un contexte où tout est mis en œuvre pour organiser des parcours scolaires élitistes de nous poser certaines questions ;

Quelle est l’objectif de ces dispositifs si ce n’est d’opérer une uénième gare de tri ? Et quel va être leur rôle à venir dans le contexte politique que nous subissons, une politique qui ne cesse de vouloir trier nos élèves ?

Est-ce que nous considérons que les études universitaires ne préparent pas bien nos élèves à des cursus tout aussi qualifiants ? Ne pourrions-nous pas les intégrer dans un parcours universitaire ou la mixité sociale est plus présente ?

Est-ce que l’exigence d’excellence et la compétitivité qui règnent dans beaucoup de ces prépas ne reproduisent pas un modèle social que nous combattons ?

Cette question a pris beaucoup de place dans nos débats lors du thème 1. Elle n’est pas anodine. Elle nous interroge sur bien plus que ces classes préparatoires. Elle nous interroge sur le modèle social que nous souhaitons promouvoir. Pour cette raison pour EE, le texte d’origine nous permettait de réfléchir à ces questions. Nous nous opposons à un mandat trop rapide qui ne nous permet pas de prendre la mesure que ces dispositifs engendrent dans l’état actuel des choses. Ne nous mettons pas en porte-à-faux avec nos propres valeurs.