Gagner un statut pour les AESH !

par Véronique Aubigny

Vous me voyez ? Non !

J’ai l’habitude, c’est le quotidien des AESH.

C’est pourquoi je vais vous raconter une histoire.

AESH depuis 18 ans maintenant, je me suis syndiquée à la FSU parce que j’ai été bien défendue quand la DSDEN voulait baisser mon temps de travail. C’est ensuite tout naturellement que j’ai acceptée d’y prendre des responsabilités pour défendre les droits trop souvent bafoués de mes collègues, pour faciliter et diffuser les informations nécessaires pour la reconnaissance de notre métier.

Cette histoire c’est aussi celle d’un 20ème anniversaire. Celui de la loi du 11 février 2005 qui était porteuse de nombreux espoirs pour les droits des personnes en situation de handicap et l’inclusion. Force est de constater que 20 ans après le chantier a peu avancé. Ces jolis mots se transforment en dure réalité pour les personnels comme pour les élèves et les familles qui souffrent au quotidien du manque de moyens. Le nombre de fiches SST et les interventions syndicales explosent en nombre, en fréquence et en intensité depuis plusieurs années.

AESH, c’est l’histoire de lutte(s) aussi

Aujourd’hui les AESH représentent 10% des effectifs de l’éducation nationale mais  il n’y a toujours pas de statut. Et dans ces 10% savez-vous combien sont des femmes ? 93%.

Des femmes qui occupent ces emplois du care, ces emplois précaires, ces emplois à temps incomplets imposé, ces emplois mal payés, ces emplois mais reconnus. Ça sera donc l’histoire d’une double lutte : féministe et statutaire ! Et à coup sûr nos revendications seront en têtes des mobilisations du 8 mars !

La précarité est toujours associée aux AESH. Nos conditions de travail se dégradent et la mutualisation nous oblige à accompagner de plus en plus d’élèves au détriment de la qualité.

Les non titulaires ne sont pas qu’un nouvel espace de syndicalisation à conquérir ou des voix aux élections professionnelles. C’est le travail fédéral de lutte contre la précarité dans sa globalité qui, mené avec conviction et pugnacité, aura automatiquement un impact sur les adhésions et les votes. Pas l’inverse.

Vous le savez, car nous étions toutes et tous mobilisé·es le 16 janvier, les missions des AESH sont essentielles au bon fonctionnement de l’École. La priorité de la FSU doit être de lutter ET de gagner immédiatement un statut pour les AESH, pour les AED et pour tous les non-titulaires peu importe leur ministère.

C’est en ce sens que nous avons amendé le paragraphe 143 de ce thème 2.

L’histoire des AESH n’est donc pas finie : elle ne fait que commencer !

Alors, avec la FSU, fini la cape d’invisibilité !