Quel est mon rapport culturel à la BD ? Comment un musée comme le Centre Pompidou va-t-il scénographier une exposition sur la BD ? Comment vais-je réagir à la présentation des planches alors que je suis habitué·e à lire les BD en album ? Voilà quelques questions, parmi d’autres, qu’on peut se poser dès lors que l’on franchit le tourniquet de l’exposition Bande dessinée 1964-2024, une traversée de l’histoire moderne et contemporaine du 9e art.
Quelle que soit sa propre culture BD, on trouvera de quoi se repérer dans le foisonnement et la diversité des styles, des courants, des formats, des couleurs, des sons exposés. Que l’on soit adepte de la ligne claire ou des fanzines DIY les plus trash, des épopées intersidérales d’anticipation ou des romans graphiques introspectifs, de la contre-culture américaine ou des mangas japonais, chacun·e pourra retrouver, selon ses goûts, son autrice au auteur préféré·e et partir à la découverte de la diversité du monde et des productions du 9e art.
Alors on se glissera derrière les rideaux des différents espaces pour découvrir les dessins originaux de Moebius, les unes de Hara-Kiri, on s’attardera à lire ou relire les planches de Franquin ou de Marjane Satrapi, on restera ébloui·e par les originaux de Druillet, on retrouvera des émotions adolescentes dans Comès…
Et en ressortant, un passage par les deux autres expos gratuites qui viennent compléter l’opération « La BD à tous les étages » s’impose, un détour par celle consacrée à Corto Maltese finissant de nous transporter dans un ailleurs que l’art nous permet de visiter parfois.
Hervé Mignon
►La BD à tous les étages : Bande dessinée 1964-2024, une traversée de l’histoire moderne et contemporaine du 9^e^art — 6e niveau jusqu’au 4 novembre 2024 — Centre Pompidou.