Si la version du socle commun de connaissances, de compétences et de culture soumise à la consultation des collègues pouvait laisser ouverte la possibilité d’une pédagogie plus progressiste, la version présentée au CSE est de ce point de vue décevante et surtout n’est pas de nature à apaiser nos craintes concernant l’évaluation et la possibilité du recours à un livret type LPC.
Le SNUipp-FSU a fortement porté une vision moins utilitariste des apprentissages avec un certain succès : réintroduction de « la réussite de toutes et tous » plutôt que de « chacun », ajout d’un article sur l’évaluation qui indique que seuls les attendus des programmes sont soumis à évaluation et confirme l’existence du DNB en tant que tel, réinjection de complexité dans plusieurs domaines… Mais l’ambition initialement affichée par le texte du CSP n’a pas résisté aux allers-retours CSP-ministère : si, dans l’introduction comme dans le chapeau de chaque domaine d’apprentissage, la double orientation de construction de savoirs à la fois émancipateurs et utiles apparaît, la déclinaison des objectifs dévoile une vision beaucoup plus instrumentale des apprentissages.
De nombreux points restent problématiques : le domaine 3 « formation de la personne et du citoyen » est beaucoup trop normatif, le LPC peut toujours revenir à la faveur d’une conférence ou autre évènement médiatique et la conception même du socle constitue un point d’équilibre précaire entre les tenants de l’école qui doit faire émerger des talents et celle qui doit élever tou-tes les élèves vers une réelle émancipation.