Thème 4 – Permettre aux femmes de prendre toute leur place dans le SNES-FSU

Juliette Perrot (CAN, Rennes)

Le SNES-FSU, syndicat de transformation sociale, vise à ce titre à l’émancipation individuelle et collective de toutes et tous, pour la disparition de toutes les formes d’oppression sur lesquelles le système capitaliste s’appuie pour nous diviser et nous affaiblir. Le SNES-FSU combat le patriarcat qui irrigue l’ensemble de la société et instaure une politique de domination sur les femmes.

A ce titre, le SNES-FSU, un des instruments de notre émancipation, se doit de mettre en œuvre en son sein les valeurs qu’il promeut. Il doit offrir aux femmes, qui représentent une part toujours plus importante de la profession, un cadre de militantisme émancipateur et débarrassé de toute forme d’oppression et de domination.

Mais les militantes et militants du SNES vivent, évoluent, ont grandi dans cette société qui véhicule sans cesse des clichés et stéréotypes de genre et, à force d’y avoir été confronté.es, peuvent malgré elles et eux les avoir intégrés.

Ainsi, pour les femmes, qui ont davantage été éduquées à investir la sphère domestique, militer au sein d’une organisation syndicale, y consacrer du temps et de l’énergie, sera encore plus difficilement conciliable avec d’autres contraintes que pour les hommes, davantage associés dans notre société à un engagement public, y compris à une prise de parole publique, qui leur est du coup plus aisée. S’exprimer dans un cadre collectif pour les femmes peut davantage relever d’une bataille contre soi-même, car la société nous y a moins préparées.

Pour toutes ces raisons, et parce que le SNES doit fournir aux opprimé.es, donc aux femmes, des conditions de militantisme exemptes de toute forme d’oppression et à l’image de la société émancipatrice qu’il promeut, le SNES doit se doter d’outils pour contrer des comportements que l’on risque toutes et tous d’avoir en partie intégrés.

Ainsi, proposer des systèmes de garde d’enfants pour que les femmes puissent librement participer aux réunions, comme le texte le propose, est indispensable. Favoriser leur prise de parole en organisant les tours de parole, en les faisant remontrer dans les listes d’inscrit.es par exemple, l’attente étant souvent génératrice de stress, va aussi dans le bon sens. Minuter les interventions de toutes et tous, pour que les camarades hommes, plus à l’aise dans cette tâche, réduisent leur temps de parole et imposer ainsi une forme d’égalité, génère de la sérénité.

Dans une période contradictoire, où des reculs de plusieurs décennies menacent les droits des femmes, mais aussi où le mouvement féministe a regagné en force, nous nous félicitons que le SNES-FSU se mandate pour ainsi permettre aux femmes de prendre toute leur place dans le syndicat.