Thème 4 – De l’utilisation du temps militant en temps d’affaiblissement du paritarisme

Isabelle Heymonet (Nancy-Metz)

J’interviens pour l’amendement déposé par École Émancipée sur le §10

La loi de transformation de la fonction publique a profondément modifié le mode de dialogue social.

Avant cette loi, par exemple, pour les CAPA ou CCP :

  • nous disposions de documents remis bien en amont
  • des fiches navettes allaient des organisations syndicales au rectorat
  • en séance, les élu·es obtenaient des avancées et pouvaient défendre les collègues.

On avait le sentiment d’y être utiles.

Depuis cette loi, il y a beaucoup moins de CAPA mais le nombre de réunions, GT, etc… n’a pas diminué pour autant.

Réunions, dont les dates sont souvent reportées, comme pour surcharger nos agendas.

Réunions, où des documents sont remis sur table en séance.

Réunions, où on reçoit l’information que l’administration veut bien nous donner.

Alors on pose des questions, et on nous répond « on ne sait pas » ou « on attend la réponse du ministère » (très à la mode comme réponse) ou on nous répète, façon robot, la nouvelle Ligne Directrice de Gestion. Bref tout paraît verrouillé, c’est frustrant. On sort de là avec l’impression d’avoir plus ou moins perdu son temps.

Pourtant, l’administration se félicite d’avoir des instances de « dialogue social » avec de gros guillemets, alors qu’elle pratique un monologue anti-social en recherchant toutefois la caution des organisations sociales.

Alors quoi ? Que faire face à cette parodie ?

Dire stop. Stop à ce gaspillage de nos forces militantes qui ne sont pas extensibles.

Evidemment, on n’ira pas jusqu’à pratiquer la politique de la chaise vide : je n’ai pas dit ça !

Mais peut-être s’autoriser à ne pas systématiquement siéger en délégation complète.

Avec des délégations réduites, se libère du temps militant pour du travail de terrain.

Une liste non exhaustive :

  • aller dans les établissements rencontrer les collègues,
  • endiguer la baisse de syndicalisation,
  • construire les mobilisations à venir (et on peut être sûr qu’il va y en avoir !),
  • convaincre les collègues qu’avec leur syndicat : le SNES, leur fédération : la FSU, ils peuvent exercer un contre-pouvoir face à l’ultra-libéralisme.

Merci.