Agnès Akielewiez (CAN, Toulouse)
L’élévation du niveau de recrutement, doublée d’un concours placé après le M2, a été défendue par le SNES-FSU pour répondre à deux objectifs :
- l’élévation du niveau de qualification
- la revalorisation de l’ensemble des professeur·es et CPE.
C’est en ce moment que les résultats des concours tombent, mettant en lumière une crise de recrutement qui s’aggrave. On ne compte plus les reportages et articles montrant des rectorats prêts à recruter par tous les moyens avec des exigences de moins en moins élevées en termes de diplômes et de formation. Peu à peu s’installe la petite musique disant que devenir enseignant·e ne nécessite aucun diplôme particulier, qu’il suffit d’apprendre sur le tas. Dans ce contexte, nos métiers sont déqualifiés et perdent de leur attractivité.
Pendant ce temps, le Ministère ajoute des obstacles sur le parcours de celles et ceux qui ont choisi la voie du concours, multipliant les dispositifs qui visent à les transformer en moyens d’enseignement, à individualiser toujours plus leur parcours pour isoler et freiner toute organisation collective. Le découragement, la précarisation, l’incertitude quant aux débouchés, la possibilité d’entrer dans le métier par la voie du contrat ont le double effet d’assécher le vivier des candidat·es au concours et d’alimenter le vivier des contractuel·les.
Finalement, nous n’avons pas obtenu la revalorisation attendue et le niveau de qualification global du corps enseignant est abaissé.
Certes, le SNES-FSU s’est doté de mandats de prérecrutements qui visent à sécuriser le parcours des étudiant·es, mais ces mandats se heurtent à la stratégie du Ministère qui a tout intérêt à garder la place du concours la plus tardive possible dans le cursus. Cela lui permet de mieux déployer sa politique de transformation du corps enseignant et d’affaiblissement du service public d’éducation. Il utilise tous les outils à sa disposition pour augmenter le volume de non-titulaires et les deux années de master pré-concours sont un terrain d’expérimentation en tout genre.
Il est urgent de stopper cette machine infernale en avançant une solution qui sécurise les étudiant·es, renforce les viviers de recrutement, redonne force et cohésion au corps enseignant, sans renoncer à un haut niveau de qualification.
Notre proposition de placer le concours au niveau licence, avec deux ans de stage en tant que fonctionnaire stagiaire et délivrance d’un master répond à ces objectifs.