Présentation du texte action de L’Ecole Emancipée

«Les enfants ne sont pas comme les poireaux, ils ne poussent pas tous à la même vitesse»

On a failli appeler ce texte « Le temps ne fait rien à l’affaire. » Cette référence aux années 60 n’est pas si ringarde, étant donné l’actualité qui flirte avec la nostalgie. 

Entre la fin du régime Assad qui a un goût de fuite du Chah d’Iran, les trolls russes qui interviennent comme les chars soviétiques d’autrefois et l’élection d’un nouveau président Bush, pardon Reagan, euh non, Trump aux Etats-Unis, les profs d’HGGSP sont aux anges. 

Mais le génocide qui continue à Gaza, la guerre en Ukraine depuis bientôt trois ans, les morts des migrant.es en mer, l’ED qui progresse partout, nous rappellent que l’horreur partout dans le monde est malheureusement toujours d’actualité.

Au niveau national, ce sont les zombies du gouvernement qui emportent la palme du retour en arrière réussi : Borne et Darmanin pour les moins défraichi-es, Valls et Bayrou pour les momifié-es. Ne manquent que Royal, Balladur et Lecanuet.

Mais ce qui est évidemment scandaleux, ce sont surtout leurs vieilles recettes : elles sont autoritaires (le recours au 49.3 qui n’a plus de Borne), 

Elles sont réactionnaires (Darmanin et Retailleau sont dans un bateau, le progressisme tombe à l’eau -mais pas le racisme ni la répression notamment syndicale-) 

Elles sont opposées aux services publics (Bayrou rime avec loi Falloux : plus grosse manif éduc jusqu’ en ici) 

Elles sont toujours au service de l’ED (une nouvelle loi immigration ? Pas de problème, c’est comme si c’était fait) et des méga-riches (ne dites pas « évasion fiscale », mais plutôt « optimisation »; ne dites pas « licenciements », dites « ruissellement »). 

Des exemples de vieilles recettes ? Par exemple, Mayotte n’a pas été touchée que par un cyclone, et pas seulement récemment, mais par un abandon national depuis longtemps des SP… comme il a lieu aussi mais dans une moindre mesure, dans l’Hexagone.

Par exemple, dix ans après « Je suis Charlie », sommes-nous devenues Bolloré-Musk ?

Par exemple, presque vingt ans après « Me Too », on se rend enfin compte, avec le procès de Mazan que les VSS ne sont pas que le fait de monstres et que la culture du viol est bien ancrée partout.

Par exemple, plus de soixante ans après les indépendances, les pays africains devraient dire merci à la France pour son appui militaire, selon not’ bon président.

 De ce passé, faisons table rase, donc. Pour autant, les idées d’un futur techno-solutionniste contre les catastrophes écologiques ne nous attirent pas davantage : c’est écologiquement catastrophique et toujours orienté vers un contrôle généralisé (classé X).

 Pour toutes ces raisons, notre texte invite à s’investir dès cette semaine dans les mouvements pour les AESH ou pour la mémoire de la loi Veil à l’heure où l’IVG est partout remis en cause. Mais aussi, plus largement, nous pensons qu’il est indispensable de construire un mouvement d’ampleur pour lutter contre la régression et la répression à tous les niveaux, et surtout contre les thèses florissantes de l’ED. La grève féministe du 8 mars réponds à ces urgents.

et, à Rennes, de renforcer nos mandats fédéraux ou d’en construire de nouveaux pour une École et une FP vraiment émancipatrices, pour une société féministe, anticapitaliste et donc écologiste.

« Mesdames, Messieurs, je forme le vœu que 2025 soit une année de mobilisation et de progrès pour l’École » : c’est pas moi qui le dis, c’est Élisabeth Borne qui nous l’a écrit.