Sur le front des luttes féministes – Intervention de Sophie Abraham et Amandine Cormier
L’année dernière, la mobilisation contre la réforme des retraites a porté la question des inégalités femmes/hommes à un niveau inédit en France, s’en est suivi, le 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, un niveau historique de mobilisation (100 000 manifestant-es).
Avant cela, les mobilisations contre les violences faites aux femmes du 25 novembre avaient déjà rassemblé 150 000 personnes partout en France, avec une forte mobilisation de la jeunesse.
Depuis ces dernières années, de nombreux collectifs féministes se sont créés en dehors des structures traditionnelles (OS, asso), en particulier chez les jeunes ; les actions se multiplient aussi en dehors des 25 novembre et le 8 mars : collages, actions sur les réseaux sociaux, mobilisation des lycéennes sur les tenues vestimentaires…. Dans de nombreux mouvements sociaux antigouvernementaux, les femmes se sont exprimées en tant que telles (Gilets jaunes, Rosies, mobilisation dans l’ESR, mouvements écologistes, antiracistes …). Les féministes sont sur tous les fronts et de manière assez permanente.
Tout cela prouve que niveau de conscientisation autour des enjeux féministes croit dans la société et suscite un intérêt grandissant dans la population pour s’investir et agir sur ces questions. Cela nous montre que les questions féministes doivent rester une préoccupation syndicale quotidienne, car elles irriguent le mouvement social et que notre rôle est de développer les revendications féministes dans toutes les mobilisations.
Par ailleurs, les mobilisations des femmes contre les discriminations qu’elles subissent peuvent mettre en avant des discriminations sociales plus larges. Les femmes de ménages de l’hôtel IBIS Batignolles sont en grève depuis plusieurs mois contre la précarité, des conditions de travail difficiles et les salaires trop bas, problèmes qui touchent de nombreux/ses autres salarié-es dans d’autres secteurs.
Au niveau international, à l’image de la Pologne récemment où les mobilisations pour la défense de l’IVG se sont élargies à d’autres secteurs et à d’autres revendications, les mouvements féministes agrègent autour d’eux, d’autres composantes du mouvement social et jouent un rôle moteur dans la construction de la grève.
Alors à nous d’investir et de relayer toutes les actions et mobilisations féministes, de faire fructifier tous ces nouveaux engagements car le féminisme peut aussi être un moteur du mouvement social. Et de construire dès à présent la future grève féministe du 8 mars prochain.