82 féminicides depuis le 1er janvier 2020, 225 000 femmes victimes de violences conjugales et 94 000 viols (1 toutes les 6 mn) par an. 9 femmes sur 10 qui ont déjà ressenti une pression de leur partenaire pour avoir un rapport sexuel 32% des femmes ont déjà subi du harcèlement sexuel au travail et 80% des femmes estiment qu’elles sont régulièrement confrontées à des comportements sexistes au travail.
C’est l’état des lieux bref mais très parlant des violences faites aux femmes dans notre société.
A peine plus d’un an après le très médiatique Grenelle des violences conjugales le bilan en termes de résultats est plus que mitigé du fait de la faiblesse des moyens engagés.
Or la crise sanitaire, économique et sociale a joué un rôle révélateur de tous les manquements d’une société dont le modèle est dépassé mais aussi de son caractère éminemment sexiste. Les femmes ont été et continuent d’être en 1ère ligne de la gestion de cette crise car surreprésentées dans les métiers du care mais sous-payées au regard de la forte utilité sociale des métiers qu’elles occupent. Mais elles sont surtout les premières victimes de cette crise. Dans les statistiques de la pauvreté, un tiers des ménages pauvres sont des familles monoparentales constituées à 85 % de mères célibataires. Elles sont surreprésentées dans les emplois précaires qui dans la période actuelle sont supprimés les premiers. Le taux de chômage des femmes dans la zone euros augmenté entre août et septembre alors que celui des hommes a baissé . Pour finir ce tableau édifiant, les femmes représentent environ trois quarts des bas salaires et travaillent gratuitement depuis le 4 novembre dernier.
D’importants progrès restent à faire en matière d’égalité femmes/hommes, à commencer dans notre sphère professionnelle où les écarts de rémunération persistent et où l’accord égalité professionnelle peine à se mettre en place. Mais aussi dans la lutte pour éradiquer les violences sexistes et sexuelles qui touchent toutes les couches de la société, y compris notre milieu militant, ce qui nous oblige à mettre en place des dispositifs en interne pour lutter contre elles.
Pour toutes ces raisons, les mobilisations des 21 et 25 novembre prochain revêtent un caractère très important dans la période. Si les démonstrations de force de la manifestation du 23 novembre 2019 (150 000 manifestant-es dans toute la France) et de la mobilisation des femmes contre la réforme des retraites seront difficiles à reproduire dans le contexte sanitaire actuel, il est de notre responsabilité syndicale d’investir les espaces qui existent pour exprimer haut et fort notre exigence d’égalité entre les femmes et les hommes. Elles sont une étape indispensable dans la construction d’un mouvement plus large et de la grève féministe du 8 mars.
Dans la période actuelle, certains pays nous montrent le mouvement féministe est un moteur pour les luttes. Partant de la défense de leur droit à l’IVG, les femmes polonaises ont été rejointes par d’autres secteurs de la société et ont élargis leurs revendications. Car faire progresser l’égalité c’est faire progresser la société dans son entier.